Loin de l’inhospitalière rive, résolument je m’en vais
Fièrement je me détourne, sans un regard, lève l’ancre
Nettoie de mes veines meurtries, ton souvenir, cette encre
Que tu as patiemment infusée, en moi, gravée
Je m’éloigne fièrement ! En apparence
Je retiens avec peine les larmes qui menacent.
L’amour, le regret, la colère se ramassent
Se condensent, s’effritent, en récurrence
Et lorsque je me crois assez éloigné
Que je pense avoir enfin oublié
Ce rivage maudit, regretté, adulé
Sans miséricorde tu reviens empoigner
Ce cœur qui n’a jamais quitté l’emprise de tes mains
Sans miséricorde tu me fais croire à demain