Sur le promontoire de la porte nord,
Je t’entends encore murmurer : « Amor. »
Et ta voix dans le matin sonore
Est un souvenir qui toujours m’honore.
Les matins enchantés de la cité lumière
Portent désormais hélas une succulence amère.
Perdre à jamais un être cher
Change un paradis en enfer.
J’erre sans fin sur la Terre d’Almor
À travers les ruelles des multiples cités
L’ombre de leurs tours et des minarets,
Une marque inlassable sur mon corps.
Un carrosse passe et m’éclabousse
Un vaisseau effleure ma crinière rousse
Un voleur habile qui me détrousse
Tels sont les aléas de la planète rousse
De pourpre et d’ambre, elle illumine l’espace ;
Point iridescent dans la nuit stellaire.
Elle annonce la vie, improbable menace
Sur le souffle gelé de l’univers grégaire.
Ainsi est ce tumulte dans mon cœur
Ton manque est un vide qui m’écœure
Ton amour est comme cette planète aux couleurs maures
La fragile, pourtant éternelle Terre d’Almor