Agité, mon cœur palpite, mes pensées s’envolent
Quelle est cette ardeur sournoise qui me dévore
Agité, je suis une flamme contre le vent, une bougie qui s’étiole
Un chant langoureux qui s’arrête sur un bémol
Agitée est mon âme emprisonnée de terre
Et ces visages osseux qui m’interpellent sans cesse
« Ainsi que nous tu seras, ne te déplaise »
Agité, mon esprit que l’ennui barde de fers
Agité, le poète qui veut à tout prix vivre
Et il ne l’est que lorsque l’intuition créatrice arrive
Alors il danse, déclame, hurle ses rimes agressives
Puis peu à peu sombre, satisfait, ivre
L’instrument ayant accompli son œuvre
Le destin le libère de son joug d’anxiété
Et l’être libre de toute destinée
Boit l’oubli, poison de la Couleuvre