J’ai rencontré le Jour, au détour d’une aube,
Portant pour l’occasion une magnifique robe,
Souriant, il m’a souhaité : « Bonjour ! »
Étonné du préambule de son discours,
J’ai répondu : « Vraiment ? Vous me semblez maussade »
Il a répliqué : « Je sais ! Quelle triste mascarade ! »
Au détour d’un crépuscule, la Nuit s’étant pointée
Était toute ténébreuse dans son habit constellé
Le temps que je lui parle, demoiselle Solitude
M’interpella, mais c’était par simple habitude
Je tournai la tête, Nostalgie me lorgnait
Et mon corps, transi d’effroi, ne put l’ignorer
L’expérience bien douloureuse me laissa pantelant
Et mère Tristesse vint de son pas chancelant
Me consoler comme, seule, elle capable de faire
Me berçant doucement dans son joyeux enfer
Amour passant par là voulut me partager
Lui même entre Aigreur et Bonheur tiraillé
Sans résister vraiment, me suis laissé emporter
Et dame Vie avec tendresse m’a alors rapporté
Les nouvelles enjouées de sa gigantesque résidence
Non loin de là, caché, Mort m’observait en silence…