Noveling Life

Univers D'Un Apprenti Conteur – Alsem WISEMAN

Archives de la catégorie ‘Écriture’

Stellaire solitaire

mardi 27 février 2007

Les mots se dérobent à ma langue, qui soupire
Tandis que des larmes inondent chacun de mes sourires
Ma peur, irascible amante, s’envole
Lorsque je suis auprès de toi
Lorsque tu me prends la main, que tu me crois
Alors seulement suis-je libre, et à mon tour, je vole
Ton amour crée ce prodige
Ces mots reconnaissants que je rédige
Sont pour toi, rédemptrice
Pour toi, salvatrice

[…]

Longtemps tout au long de ma vie,
J’ai attendu, j’ai cherché, j’ai espéré
Ce que tu m’offres si généreusement
Et si je me suis plus d’une fois épris
Ce ne fut jamais qu’à un prix, amer et élevé
En fait, j’ai toujours vécu solitairement
Ainsi qu’une étoile perdue dans l’univers
Si loin qu’elle n’est nullement perçue
Dans l’horizon de notre ciel
Ton amour me ramène de ma misère
Me trouble, m’enchante, et c’est éperdu
Que mon cœur se vide de son fiel

[…]

Solitaire stellaire, stellaire solitaire
Je fus un luminaire à l’éclat obscur
Une vie, l’air de rien, morte
Tu m’es venue, une aube, un ciel clair
Un dernier remède, une ultime cure
Ton affection est une chance improbable mais forte
C’est une porte sur un au-delà reluisant
À l’image même de ton rire, de ce toi séduisant
À nulle autre comparable ! Que dire ?
Oui, tu es un pari que je suis prêt à prendre
Car ne pas te connaître serait pire
Qu’au moins te connaitre au risque de te perdre
Cependant, il est une promesse dans ton regard
Il est une joie dans tes manières
Qui me disent que notre union n’est pas fruit du hasard
Tu m’as sauvé des ruines, des sombres carrières
De mon existence, si longtemps tourmentée
De stellaire solitaire, je suis maintenant fortuné

L’Universalité

lundi 26 février 2007

Quand l’Auteur s’exprime, parlons d’Universalité

Définitions de universalité, nom féminin


[Vieux] Totalité, ensemble d’êtres, de choses.

[LOGIQUE] [PHILOSOPHIE] Caractère de ce qui est universel, qui concerne la totalité des individus d’un groupe, ou qui est regardé sous son aspect de plus grande généralité. L’universalité de la mort, de la maladie.

Caractère d’une proposition universelle.

Caractère d’un esprit universel, complet. L’universalité de Léonard de Vinci.

Caractère de ce qui est relatif à l’ensemble des êtres humains, à l’ensemble des membres d’une société, de ce qui s’étend à toute la planète. L’universalité d’un roman, du malheur. L’universalité des soins de santé.

Flexion

f. s.

universalité

f. pl.

universalités


Indice de fréquence : 50

rare

fréquent

Comme vous l’avez compris, l’universalité est un principe intégrateur. J’en parle par rapport à la littérature simplement parce que j’ai remarqué, d’après ma propre expérience de scribe et de lecteur, que parfois les auteurs oublient ce principe primordial.

En effet, à moins d’écrire un journal intime ou encore un livre codé à l’intention de ses confrères membres d’un cercle occulte, le premier souci d’un écrivain devrait être celui de se faire comprendre. Et par le plus grand nombre si possible.

Ce problème inclut donc, que dans son processus de création, l’auteur devra, à un moment ou un autre, faire des concessions par rapport à ses choix d’expression ou encore à ses idées « tordues » qu’Il est Le Seul à comprendre. Ceci ne veut en aucun cas signifier qu’il lui faut tuer son art au profit de la simplicité, mais plutôt rendre accessible la complexité de cet art.

En plus bref, l’auteur doit, lorsqu’il écrit, entreprendre un jeu de personnification complexe, qui l’entraine à se mettre à la place du lecteur, et se demander : « est-ce que sans avoir spécialement le même background que moi, une autre personne pourrait-elle être touchée par cette histoire ? Y existe-t-il assez de repères universels ? Ou encore existe-t-il assez de repères dans mon monde intérieur (d’écrivain) par rapport au monde réel ? »

Ces questions apparemment anodines, on se les pose, toujours— enfin, je crois, du moins on devrait —, inconsciemment ou pas.

Si l’on prend l’exemple de Lewis Caroll et son Alice, on se rend compte rapidement que son monde « absurde » ou « illogiquement logique » foisonne d’une infinité de références en rapport aux choses ayant cours à son époque.

« Le livre foisonne d’allusions satiriques aux amis de l’écrivain et aux leçons que les écoliers britanniques devaient mémoriser à l’époque » cf. wikipédia

Donc lorsqu’il nous arrive l’envie en tant qu’auteur de s’amuser en écrivant des choses qui sont des clins d’œil à nous-même— ce genre de choses dont un auteur peut dire : « ça c’est de l’ironie que moi seul peux comprendre » —, il faut toujours veiller à les rendre le plus accessible possible. Il faut bien que cette ironie soit devinée tout de même, sinon l’écrire n’en vaut pas la chandelle. Puisqu’en définitive, il existe entre auteur et lecteur une sorte de jeu mutuel de camouflage et dévoilement de sens qui fait l’intérêt du livre. Or si ce jeu devait s’avérer vide de sens à la toute fin pour le lecteur, il n’y gagne rien, pourquoi donc lire le livre ?

Arriver à transmettre ce que l’on veut dans ses écrits, revient donc à la maîtrise de ce processus. C’est à ce moment, à mon avis, que l’on peut sans crainte se nommer « écrivain » puisqu’on réussit le tour de force d’agencer clairement et simplement même ses idées les plus complexes !

Cependant, si j’ai dit qu’il faut écrire ses textes en en tenant compte des autres, je dis aussi l’inverse, il faut écrire en tenant compte de soi. C’est un paradoxe en apparence, mais rien n’est plus vrai. Voilà l’équilibre que doit en tout temps chercher l’auteur!

Très humblement,

Votre serviteur, Alsem, universellement vôtre…

He did not flinch

lundi 19 février 2007

He did not flinch
Not by an inch
In his eyes, pride
So much for a ride
He wasn’t great
Not even right
But I cannot hide
Without a lie
That he was grateful
And to himself faithful
He accepted the deed
Not rejecting what he did
And for all my despite
My awe shan’t have respite
Cause facing his doom
In that closed room
He did not flinch
Not by an inch

L’Originalité

samedi 17 février 2007

Quand on parle d’Originalité

C

ombien de fois n’entend-on pas ces mots lors de la critique d’un livre, d’un film, bref d’une création artistique : « Oh ! Comme c’est original » ou alors « Pouah ! Quelle daube, aucune once de créativité ni d’originalité, une histoire mille et une fois ressassée ! »

Cela est d’autant plus amusant, lorsque, parfois et même souvent, ces deux expressions tout à fait opposées sont utilisées pour une même œuvre par des personnes différentes. Très vite cela devient une gageure pour les départager, et trouver « objectivement » lequel des deux groupes a raison, lequel a tort.

Pour faire simple, il faut donc commencer par définir ce qu’est l’originalité :

« Caractère de ce qui est original, nouveau »

Définition quelque peut redondante, mais comme nous voulons aller au bout des choses, cherchons donc la définition d’« original » :

u

[Vieux] ou [Soutenu] Originel.

u

[Moderne] Qui provient de l’auteur même, qui n’est pas reproduit. Œuvre, gravure originale. Dessin, acte original.

u

Qui constitue la première parution, la première version de qqch. Édition originale. Version, bande originale d’un film. Scénario, plan original.

u

Qui ne ressemble à rien d’antérieur, inédit, différent. Projet, décor original. Approche originale. Roman peu original.

Se dit d’une personne qui se distingue par ses idées ou ses comportements, qui est différente, non-conformiste. Cinéaste très original.

Flexion

m. s.

original

m. pl.

originaux

f. s.

originale

f. pl.

originales


Note

Paronyme de : originel ou originaire.


Indice de fréquence : 69

rare

fréquent

Voici donc en gros les définitions du dictionnaire, et l’on comprend tout de suite d’où provient la difficulté. En effet, l’on fait objectivement appel à la subjectivité de chacun pour juger de la chose. Puisque ce n’est que par rapport à ses expériences et ses antécédents que tout celui qui analyse l’œuvre décide de son originalité ou pas.

Pour quelqu’un ayant vu des films de ninjas, un ultime film sur ce thème lui paraîtra forcément moins original qu’il ne le sera pour un autre ne connaissant que les films d’action américains par exemple, etc.

Ainsi, le secret de l’original, réside dans la qualité qu’une œuvre a de surprendre son auditoire. Et l’on n’est surpris que par l’inconnu. Or, le fait de ne pas connaitre une chose fait-il que cette dernière n’existe pas ? Non évidemment, ou alors oui, mais seulement du point de vue de la personne qui ne connait pas. L’originalité dépend donc des connaissances, autant celles de l’auteur que celles du lecteur.

Mais pour en revenir à la surprise, ce qui est vrai, en tout cas, c’est que plus le nombre des « surpris » est important plus l’acceptation commune — d’originalité — se confirmera sur le sujet, même s’il existera toujours certains récalcitrants, bien dans leurs droits, par ailleurs, pour contester, haut et fort, que rien n’est nouveau dans l’œuvre adulée.

Avec cet ensemble, l’on se rend compte très vite que l’originalité sera aussi fonction des cultures, des tendances, de la mode, et surtout, de point de vue. Quelqu’un qui vient vous parler des droits de l’homme en plein obscurantisme du moyen âge sera sans doute un original— malgré le fait que Jésus de Nazareth, bien des siècles auparavant, prêchait l’égalité des maîtres et des esclaves — alors qu’il ne l’est plus en cette aube du vingt-et-unième siècle.

Pour donner un exemple concret, considérons ceci.

Avec la recrudescence de l’exploration des œuvres d’Héroïc Fantasy dans les années 90 et les débuts 2000, il est devenu tout à fait évident que parler actuellement d’Elfes et de Nains relève semblablement de l’obstination stérile d’un auteur en manque d’étincelles inspiratrices. Cela tout simplement parce que les sujets ont été revus, et même corrigés, avant d’être parodiés. Bref, une énième histoire de lutte du Grand Bien contre le Grand Mal, avec une abondance de héros divers, chacun possédant son propre inéluctable destin !

Personnellement, je pense que l’originalité ne devrait pas être limitée aux thèmes abordés, mais s’étendre aussi à la manière dont ils sont abordés. D’ailleurs, beaucoup pencheront pour dire que c’est là et seulement là que réside toute originalité, puisque les thèmes, m’enfin, sont toujours et irrémédiablement les mêmes. L’univers étant un cycle sans fin, rien ne se perd ni ne se gagne — ici encore j’aime penser que malgré l’apparence cyclique des choses, il existe tout de même des nouveautés qui viennent changer la donne. C’est sans doute encore une fois mon esprit optimiste qui ne veut pas croire au prédéterminisme, cependant qui peut sur la gigantesque échelle de l’existence, infirmer ou conformer cette assertion !

Fin de la parenthèse.

Avertissement pour vous lecteurs, spectateurs, auditeurs, vous, enfin, qui êtes les destinataires finaux de toutes œuvres artistiques…

Un simple conseil à la prudence, lorsque vous tombez sur une quelconque critique d’œuvre et lisez ces mots : « un ouvrage très original, vaut le détour » ou encore « une pièce bancale, sans originalité aucune ». Souvenez-vous simplement que celui qui a écrit cela, importent ses titres et son expériences, est un homme, une femme, tel que vous. Et que cette analyse n’est faite d’abord que par rapport à son point de vue, nécessairement biaisé en comparaison au vôtre — vos antécédents étant différents. Il ne faudrait donc pas systématiquement écarter quelque chose en ayant foi à ces seuls arguments.

Avertissement pour vous auteurs, acteurs, locuteurs, vous, enfin, qui êtes les destinateurs initiaux de toutes œuvres artistiques…

Une question peut donc venir naturellement à tout auteur soucieux de son travail : « S’il est si difficile d’être original, pourquoi alors se tourmenter, puisque l’on ne sera jamais original que pour une partie ? Ce ne sera jamais l’unanimité ! »

« Cela ne sera jamais l’unanimité ! » est une affirmation que je crois vraie. Et je pense qu’un auteur ne devrait pas s’inquiéter plus que de raison de l’originalité, sacrifiant peut-être jusqu’à l’intérêt de l’histoire pour tenter de positivement acquérir cette qualité, au risque de tomber dans les travers du genre (nous allons rester en Fantasy) :

« Le Zorblog activa le mizuri qui acheva l’Ultan. En effet, cette race d’immortels ne pouvait supporter la lumière du jour ! »

Vous voyez ce que je veux dire !?

Chercher à raconter une histoire de manière honnête, juste pour le plaisir de partager un moment est déjà suffisant. Désirer voguer loin des sentiers battus est quelque chose d’honorable et à encourager, mais il ne faudrait pas le faire simplement parce que sinon l’on dirait que vous n’êtes pas original. S’il faut le faire, alors faites-le pour vous et pour le plaisir que vous y prenez, en restant authentique avec votre esprit. Ce plaisir et cette authenticité finiront sans doute par payer, et feront, peut-être, votre originalité…

Très humblement,

Votre serviteur, Alsem le vent, récolte la tempête !?

Le Style

mercredi 14 février 2007

De cette notion vague que l’on nomme style…

S

uite à une discussion sur l’excellent forum d’Outremonde, m’est venue l’idée d’écrire cet article sur le « style ». Loin d’être un guide ou encore une définition, c’est simplement un point de vue, en l’occurrence le mien, sur cette notion assez insaisissable qu’est le style d’un écrivain.

Cette difficulté de définition est sans doute due à ce que le style se refaire non seulement à la forme, mais est aussi intimement lié au fond de l’histoire exploité. De plus, cette notion est complexe dans sa référence…

En effet, on peut parler du style d’un auteur, mais cela veut-il dire que ce dernier n’en possède qu’un seul ? Loin de là, en réalité, il peut en changer à chaque texte qu’il écrit. Alors qu’est-ce le style ? Serait-ce la rémanence caractéristique que l’on trouve dans chacun de ses écrits ? Oui et non. En fait, pour tout vous dire, je ne connais pas la véritable réponse à cette question, et s’il n’existe qu’une seule réponse ou plusieurs.

Dans les tendances de la pensée littéraire, il me semble qu’il a toujours existé deux pôles opposés et pourtant connexes par la matière qu’elles traitent.

D’une part, il y a la tendance qui donne du crédit à l’histoire : seule l’histoire importe et pas vraiment la manière dont elle est racontée.

D’autre part, juste l’inverse : l’histoire en elle-même n’est pas importante. En réalité, elle est juste un prétexte pour la manière, qui définit tout l’art littéraire. Dans ce cadre, peut nous venir à l’esprit ce genre que certains écrivains affectionnent : l’absurde, qui ne recherche pas nécessairement le sens ou joue avec lui pour faire la part belle à la langue et ses raffinements.

Qu’est-ce que je pense de ces deux tendances ?

Je dirais qu’elles renferment chacune, un point important et que trouver un compromis au juste milieu entre elles serait la meilleure solution.

Aussi, pour en revenir au sujet qui nous occupe, le style, il va sans dire qu’il concerne en très grande part la manière dont l’histoire est racontée.

Lorsque l’on est apprenti auteur — étant donné que l’on se cherche, et que l’on ne possède pas encore notre style propre, ou plutôt que celui-ci ne s’est pas encore affirmé et n’a pas encore muri — deux choix s’imposent à nous :

§ Un, l’on se lance avec les rudiments que nous possédons de la langue et l’on écrit naturellement, tout en faisant des recherches afin d’améliorer notre rédaction.

§ Deux, l’on essaie de faire comme nos auteurs favoris.

Pour moi, sans hésiter, j’opte pour la première option, sans dénier le fait, qu’inconsciemment ou pas, je resterai influencé par mes lectures favorites. Cela dit, ce choix a d’intéressant qu’il permet un développement naturel du talent de l’écrivain, et fera que les écrits de ce dernier, peu importe « leurs qualités stylistiques », posséderont toujours cette touche d’authenticité.

De l’autre côté, celui qui essaie d’imiter un style élaboré d’un auteur affirmé, ne perdra pas pour autant en tout, puisque mine de rien cela permettra de l’améliorer. Mais avec une grande faille tout de même, et qui se ressentira aussitôt : un manque de maîtrise et d’authenticité.

Un exemple plus ou moins concret, ce sont les textes que l’on rencontre parfois au détour d’un blog, un site, ou forum, et même dans un livre édité, tiens, avec un style imbuvable par sa fausse sophistication, où les mots incompréhensibles tombent presque comme à l’ouverture d’une vanne. L’on se retrouve à rechercher la définition de mots cabalistiques à chaque phrase, et quand l’on finit de lire, on se rend compte que tous ces efforts ne menaient pas vraiment à grand-chose, puisque cela aurait pu être dit en de mots plus simples.

Oui, selon moi, la première vérité et la plus grande force d’un auteur (écrivain) sont qu’il écrit pour se faire comprendre et y arrive, et non pour étaler son talent inaccessible devant la masse ébahie et incompréhensive des lecteurs.

Comprenez bien que je ne crache pas sur la beauté de la langue, et ses subtilités, ni l’exercice presque infini que l’on peut faire avec les mots. Mais la beauté d’une œuvre, n’est-elle pas plus grande encore lorsque malgré sa complexité, elle reste déchiffrable par le plus simple esprit ?

En bref, mon avis sur le sujet reste dans ma propre citation sur le forum d’Outremonde :

« De plus en ce qui concerne le style, je préfère quelque chose de naturel (pauvre ou soutenu) ou alors d’expérimental (comme le fait souvent mon ami Gene Wolfe et on y ressent véritablement tout le plaisir qu’il a pris à écrire). Puisque s’il existe une chose qui me rebute le plus, c’est le « forcing » du style (il est alors ampoulé) et on sent tout de suite qu’il n’est pas naturel et ressort plutôt d’une espèce de snobisme intellectuel. »

Par ampoulé, j’ai voulu dire quelque chose d’un peu différent que le vrai sens de ce mot. En simple, tentative de faire du grand et y échouer en tombant dans le ridicule.

En mots de la fin donc, je dirais ceci :

« Écrivez comme vous le sentez venir, restez naturel, tout en travaillant et retravaillant votre plume, et surtout restez honnête avec vous-même. Si vous avez écrit quelque chose, et que l’ayant relu deux semaines plus tard, vous ne saisissez plus tout à fait son sens exact, ce qu’il y a anguille sous roche… »

Très humblement,

Votre serviteur, Alsem, qui se laisse porter au gré du Vent…

Seul l’amour

lundi 12 février 2007

Seul l’amour me domine
Seul l’amour plie mon échine
Seul l’amour commande aux astres
Seul l’amour évite le désastre
Seul l’amour fait la pluie
Seul l’amour, un soleil reluit
Seul l’amour, la peine devient endurable
Seul l’amour a fait notre rencontre
Seul l’amour m’a rendu à tes yeux plus que valable
Seul l’amour, n’y vas pas contre
Seul l’amour, une mélodie enivrante
Seul l’amour, dans une mort lente
Seul l’amour, une vie violente
Seul l’amour qui me hante
Seul l’amour règne sur mon cœur
Seul l’amour, écoute ce chœur
Seul l’amour, Seul l’amour, seul l’amour…

The price of beauty

samedi 10 février 2007

The train hums silently, and my spirit still cloudy with sleep, my limbs shivering, I contemplate…
Today, the countryside has put on an immaculate coat. And trees, skeletal giants with manifold blazing arms, stand proudly as departed that are asserting life again. Their solemn immutability under this scintillating white is a quiet anthem, unparalleled, to the quintessential paradox of the world.
The snow-covered landscape is so splendid that it speaks directly to my lonely heart. My tired eyes drink its poetry so that I forget about the corrosive cold which mistreats my bones. It’s the price to be paid for this vision, which is prosaically unique …

Les mots

jeudi 8 février 2007

J’aime les mots…
L’on raconte,
Qu’il n’existait que cela au commencement.
Les mots dansant, les mots tourbillonnant,
Les petits mots, joyeux et folâtres.
Les mots chantants dans l’Immense, imaginant,
J’aime les mots…
Avec eux, je peux exprimer
Bien plus que ne le pourrait mon parler,
Authentiques sont les sentiments décrits.
Car la vérité nécessite son temps,
Et j’ai cela avec les mots.
Je ne peux véritablement, avec eux, faire mal par mégarde.
Les soupesant précautionneusement,
Ils suivent joyeusement
Le chemin de mes pensées.
Toujours dans le sillage,
Ils connaissent intimement mon cœur,
Bien mieux que ma langue ne le pourra jamais.
Ils chantent mon amour perdu, jamais retrouvé
Mieux que mes mains ils La connaissent,
De sa chevelure aux ongles de ses pieds.
En eux, sont gravés la douceur de sa voix,
L’étrange chaleur de sa chair,
La beauté immaculée émanant de ses traits,
En une gloire resplendissante.
Mots flamboyants, mots iridescents
Pourtant, parfois, même eux lui font défaut.
En vérité, je lui fais défaut ne sachant les trouver pour Elle.
Mots éternels
Dans un perpétuel torrent,
Ainsi que, sans début ni fin, un rêve
Survivant la dernière poussière de l’univers.
Mots entrelacés, mots entortillés
Mots tissés dans une gigantesque et unique tapisserie.
Je peux les entrevoir parfois
Mes yeux emplis d’émerveillement
Eux, dansant l’histoire sans fin du Verbe.
Et c’est avec un cœur douloureux et des larmes saumâtres,
Que je leur dis : « adieux ô tendres amis »

Words

mardi 6 février 2007

I love words…
It is said
There was only that in the beginning
Words dancing, words spinning
Joyful, playful, cute little words
Singing words in the Great One, imagining
I love words…
With them I can convey
Much more than I could say
Genuine are the feelings described
Cause the truth takes time
And I have that with words
I can’t really inadvertently hurt with them
Weighing them carefully
They follow cheerfully
The path of my thoughts
Always in the wake
They know well my heart
Much better than my tongue ever will
Sad words, painful words, whispering words
They sing of my never found lost love
Better than my hands they know Her
From hair to nails
Engraved in them is the sweetness of her voice
The alien heat of her flesh
The stark beauty that emanate from Her
In a shimmering glory
Shining, iridescent words
Yet, sometimes, even they fail Her
Or in truth, I fail to find them for Her
Words everlasting
In a perpetual stream
Like, with no end or beginning, a dream
Outlasting the last universe’s atom
Words interlaced, words entwined
Words weaved in a gigantic and unique tapestry
I can see them sometimes
My eyes filled with awe
Dancing the never-ending story of the Verb
And it is with an aching heart and streaming tears
That I bid them: “farewell ô my gentle friends”

Oniriques Blues – Anecdote II

dimanche 4 février 2007

Le vieil homme et le ciel

De ses yeux blanchâtres et usés, le vieil homme observait le vol haché et inconstant de l’hirondelle.

Il avait eu une vie bien remplie. Une femme aimante, des fils et des filles désormais pères et mères à leur tour. Une passion pour métier. Qu’aurait-il pu demander de plus ? Peut-être que sa femme soit encore de ce monde. Mais elle était partie rassasiée de jours et heureuse, pour cela il était reconnaissant envers Dieu, ou serait-ce le destin.

Quoiqu’il en soit, le voilà qui était là, assis dans son jardin par cet après midi ensoleillé de juillet, à observer comme depuis qu’il n’était pas plus haut que trois pommes la voute céleste et son horizon lointain, inaccessible.

Il se rappela un autre jour, alors que plongé dans cette même contemplation céleste, avoir dit à son père : « Je volerais à travers les étoiles ! ». Celui-ci lui avait répondu, bourru, avec une tape sur l’épaule : « C’est bien mon fils. Des grands rêves font de grands hommes. »

Il avait cru en son rêve, avait persévéré. Dix huit ans plus tard, alors âgé de vingt-et-un ans, il était le plus jeune pilote admis sur les lignes aériennes du pays. Mais ce n’était pas cela son rêve, il avait dit les étoiles pas les nuages.

Ainsi cinq ans plus tard, il partait pour sa première mission dans l’espace à bord d’une navette supersonique. L’expérience fut saisissante, incroyable, inoubliable. De l’espace il avait vu la Terre et un ciel nouveau, un ciel au demeurant toujours insaisissable.

Distingué dans cette promotion des spationautes, l’on fit appel à ses services bien des fois par après. L’espace devint bientôt un terrain connu, ses missions une routine plaisante, cependant moins exaltante qu’auparavant.

Il avait fait tout ce qui était humainement possible de faire pour atteindre le ciel, mais étrangement il gardait toujours cette gêne, cette aspiration vers un rêve encore inachevé.

Quelle ne fut donc sa joie lorsque dans l’année de son cinquantième été, une innovation extraordinaire vint élargir les horizons de l’humanité. L’on avait en effet mis au point un moyen de voyager à vitesse superluminique. Le seuil de la lumière était désormais dépassé.

Notre homme joua alors de toute son influence pour se trouver une place dans l’engin révolutionnaire en partance pour les galaxies. Etonnamment, malgré les dangers que représentait ce genre de mission, il eut néanmoins l’appui de sa femme et de ses enfants. Tous savaient à quel point cela lui tenait à cœur. Aucun homme n’aurait pu rêver de mieux comme famille.

Le jour j arrivé, le vétéran de l’espace embarqua sur la navette superluminique. Son exaltation était à son comble, il allait enfin pouvoir arpenter les étoiles ; tel qu’il l’avait prédit à ses trois ans.

Le voyage fut époustouflant, il put voir les étoiles de plus près qu’aucun homme avant lui ne le fit. Il en vit certaines naitre, d’autres mourir. Il vit des trous noirs, des novas, des supernovas, des naines et des géantes. Grâce au procédé de brèche quantique dans l’hyper-espace, il explora Orion et sa fameuse Bételgeuse, le Sagittaire, l’Aigle et d’autres constellations de la Voie lactée.

Il découvrit même un nouveau monde. Une planète plus bleue que la Planète bleue, avec seul dix pourcent de terres émergées.

Notre homme dirigea la délégation terrienne, et il fut le premier homme non seulement à avoir marché sur Mars et bien d’autres planètes depuis, mais aussi et surtout à avoir offert la main de l’amitié à un extraterrestre, un habitant d’un autre monde que notre bonne vielle Terre.

Ces moments furent pour lui bien grandes en émotion. Il était conscient à son retour sur terre qu’aucun homme n’avait vécu ce qu’il avait vécu. Sa vie d’explorateur était unique. Il était conscient de ce privilège.

Mais encore une fois, il ressentait qu’il n’avait pas atteint ce qu’il désirait. Pourtant il ne se définissait pas comme un homme insatiable, un éternel insatisfait. Au contraire, il était content de tout ce qui lui était arrivé dans sa vie. Il en était heureux et reconnaissant. Mais cela n’empêchait que son rêve d’enfant restait inaccompli ; un désir secret et enfoui, inassouvi.

L’espace intergalactique et le ciel qu’il observait à partir de la terre était deux choses différentes avait-il fini pas comprendre.

Assis sur sa chaise à balancier dans son jardin tropical, observant le vol de l’hirondelle, une idée soudaine le frappa avec la force et la célérité de la foudre. Telle une illumination, elle lui dévoila enfin l’objet de sa si longue quête. Il se leva fébrile, sous l’émotion d’une découverte qui le comblait entièrement, de la façon la plus intègre qui soit. Tel le boddhisattva, il était désormais un être hors du cycle du désir, il avait en effet trouvé son Nirvana. Appuyé sur sa canne il marcha jusqu’à son bungalow. Ensuite à son bureau, il sortit une feuille et un stylo et consigna une seule phrase : « Ne me cherchez pas les enfants, j’ai trouvé le chemin des étoiles ; je vous aime ». « Votre père », signa-t-il au bas de la page.

Le vieil homme endossa alors son manteau kaki de scout, à ses pieds il chaussait ses sandales préférées ; muni de son bâton noueux, il quitta alors sa propriété pour toujours.

Son chemin le mena vers la montagne, celle qui lui obstruait l’horizon au couchant. L’ascension fut difficile, cependant arriver au sommet fut d’autant plus gratifiant. Le panorama était magnifique, l’air plus frais que de souvenir. En cet instant, il se sentit plus vivant que jamais. Une sorte de quintessence existentiel semblait déborder de tout son être, jaillir de tous ses pores, brûler dans chaque fibre de sa chevelure. Il prit une inspiration et emmagasina autant d’oxygène qu’il put, puis jeta un regard sur le précipice. Tout était parfait.

À ses pieds, le sol en contrebas se trouvait à plus d’un kilomètre. Enivré, le vieil homme se sentit investi d’une seconde nature, à l’image de l’hirondelle qu’il observât l’après midi-même.

Lorsqu’il perdit pied, il ne ressentit ni peur ni chagrin, juste le ravissement de véritablement voler, et la douce brise caressant son visage.

Peut-être alors marcha-t-il parmi les étoiles du ciel de son enfance. Mais cela, nul ne le sait…