Noveling Life

Univers D'Un Apprenti Conteur – Alsem WISEMAN

Archives de la catégorie ‘Poèmes’

Heureux

vendredi 12 juin 2009

Heureux cet inconnu
Qui dans son errance
Rencontre une ingénue
À qui faire allégeance

Heureuse en tout effet
Est cette âme solitaire
De tristesse le portefaix
Trouvant un pied à terre

Et au seuil de sa clairière
Oubliant la misère
Repose à l’oasis
De toutes les catharsis

Au flux de ses paroles
Déroutant élixir
Il offre en simple obole
Son être et ses désirs

Et la servir, il désire
La choyer s’il le peut
Et jusqu’au dernier soupir
L’aimer tel qu’elle le veut

Le carrosse des jouissances

mardi 17 mars 2009

À l’heure où la nuit occulte la cité,
Que seuls les chasseurs arpentent les ruelles,
Loups voraces de ce siècle cruel,
Aux privilèges obscurs, sournois, plébiscités,
Toujours sillonne une étrange diligence
On y monte, bien sûr, en toute connivence
Sourires mutins dépourvus d’innocence
Et les regards espiègles s’effeuillant tour à tour
Traquent sans vergogne les enfouis innommables
Ce sera, peut-être, un voyage sans retour
Assaisonné de désirs ordinairement coupables
Qui ici comme par mégarde trouvent un exutoire
Cavalcade étrange rythmé à coup de boutoir.
Dionysos et sa suite y seraient certes aux anges
Comme l’ivresse et la passion y côtoient la vendange
De toutes les hontes, de toutes les voluptés
Des vierges, des nones, des catins catapultées
Lancées loin et avec puissance
Vers un nirvana de jouissance…

Citadelle assiégée

jeudi 29 janvier 2009

Alors vis-je la structure, qui s’érige fièrement, inlassable,
Dans son immensité barbare et granitique.
Elle parait hors du temps, élusive, immuable,
Même face à ces assauts sanglants et frénétiques.

Tel un aigle royal sur son perchoir de roc,
Elle tutoie les sommets avec une humilité digne,
Flegmatique navire dans cette ambiance baroque,
Porteur pourtant fragile d’un espoir qui rechigne.

Et, petites chiquenaudes agitées sur ses murs, les hommes,
Insectes mus par une tempête haineuse, trouble, passionnée,
Vocifèrent tels des tigres de cirque brimés et rationnés.
Ils espèrent sur autrui ce qu’ils craignent pour eux-mêmes ;

Ils espèrent et ils pleurent, le cœur au bord des lèvres,
Et pour peu, on aurait l’envie de les consoler.
Citadelle assiégée, qui de ceux en ton sein ou à lui étrangers
Sont les plus à blâmer ou, au contraire, à plaindre ?

Sakura

mercredi 28 janvier 2009

Sakura est le nom japonais pour désigner le cerisier ornemental. Cette plante possède depuis toujours une grande valeur artistique et sentimentale dans la culture japonaise, et influence toutes les facettes de la société.

Cela a sans doute trait à la beauté de ses fleurs contrastée par leur qualité éphémère, ce qui les rend plus précieuses encore. Ceci avec une infinité d’autres éléments est sans doute ce qui a poussé la recherche de cet instant suspendu, fugace mais qui peut être l’accomplissement adéquate de toute une vie. Les ronins, samurais itinérants, qui vivaient encore sous le code du bushido, poursuivaient souvent ce but ultime. Il était d’acception commune que l’on pouvait atteindre cet instant ultime, de pure beauté et perfection en s’opposant à un adversaire puissant.

Non que je sois un adepte de la violence, je ne peux pourtant pas m’empêcher d’être affecté par la cruelle poésie qui émane de cette pensée.

La vie est éphémère, mais elle vaut d’autant plus la peine d’être vécu, si elle pouvait atteindre la beauté et la perfection d’un cerisier blanc en fleur…

En ce temps où grandit la violence
Peu importe la force qui nous habite
L’âme ayant perdu toute innocence
Seul demeure l’éclat pourpre du mérite

Des hommes et des femmes en quête d’idéal
Serments donnés, serments pris en féal
Droits arrachés, accordés, au bruit du métal
Sous le joug inflexible du sabre ancestral

Pourtant même cette folie incandescente
N’empêche le cerisier blanc d’éclore
Ses fleurs, éphémères messagères itinérantes
Dans la fange glaciale trouvent une lente mort

Si tant de beauté ne peut la nature, émouvoir
Si cruel est le vent, et la neige, impitoyable
Le cœur rempli de joie, je vous dis au revoir
Moi envers qui le monde a été plus aimable

Il était d’ici… et d’ailleurs

vendredi 23 mai 2008

Et aujourd’hui je sais ne plus avoir de mémoire
Mais ce n’est guère tout de ce que vous m’avez pris
Il est vrai qu’ici toute chose possède son prix,
Ainsi en est-il même de mon âme, chue dans des ténèbres noires

Mon être se morfond rageusement, sous silence
Se dépare peu à peu, mais sûrement, de son innocence
Et celui que je vois dans vos innombrables miroirs
Est le fruit gâté par les secrets de vos tiroirs

Je suis un fantôme au regard de brume
Le brouillard, désormais, de mes pensées l’essence
Je suis une chimère de l’encre de ma plume
Créature définie par une permanente absence

Je ne suis plus ce que je fus et je le dois à vous
À votre logique, votre ultime indifférence
À votre intelligence, votre sécheresse de sens
Mais je réclame ma bêtise, comme le ferait un fou

Très chers, si les chimères n’existent, ne puis-je en décider ?
Votre liberté de pensée, préviendrait-elle donc de rêver ?

Tout cœur qui bat…

lundi 19 mai 2008

Tout cœur qui bat ne vit
Cristal tout ce qui brille
La vie ne se résume
Au sang qui dégouline

Tout cœur qui bat ne vit
Amour tout ce qui sourit
La liesse souvent s’abime
Quand la façade s’anime

Tout cœur qui bat ne vit
Vrai tout ce qui reluit
Les diamants dans la fange
Et les démons, des anges

Tout cœur qui bat ne vit
Les yeux rieurs, on dit
Peuvent cacher des larmes
Maux charnels de l’âme

Tout cœur qui bat ne vit
Et dans le sien, quel vide
Il sait le monde avide
Dans le supplice, sourit

Tout cœur qui bat ne vit
La mécanique s’acharne
Ce souffle qui s’impose
Mais lui n’est plus ici…

Spleen loin d’Idéal

lundi 25 février 2008

Certains matins maussades, mon être s’éveille au monde
Avec l’étrange impression d’une tristesse nonchalante
Elle est telle une brisure fragile mais pénétrante
Une esquille de cristal qui de douleur m’inonde

Certains matins maussades, mon cœur verse des larmes
Et les immeubles gris qui pointent à l’horizon
Reflètent la rage sourde qui m’étreint sans raison
Tumulte féroce qui de ses rets m’accable

Je baigne dans le spleen de l’artiste désœuvré
La griffure sur mon âme m’élance douloureusement
Et la torpeur des siècles me couvre tout doucement
À petit feu je meure de mes actes manqués

Certains matins maussades, je pense baisser les armes
Et c’est sans rémission que mon esprit s’alarme
Combattu, éprouvé, pourtant il persévère
Et seule reste Ta Lumière qui heureusement m’éclaire…

Parle-moi de toi

mardi 29 janvier 2008

Parle-moi de toi, Valentine égarée.
Mon âme court après chacun de tes soupirs,
Et le malheur qui ronge, inlassable, ton rire
Sache que de mes mains, je puis le réparer

Parle-moi de toi, où que tu te trouves
Parle-moi, par le Très Saint Tisserand,
Que dans la tapisserie, dans la trame du temps
Mêlé au tien soit mon fil, petite louve

Crois en la vie, en notre lendemain
Crois en moi, et à l’union de nos mains
L’union de nos cœurs palpitants
L’union de nos âmes, de nos corps tremblotants

Parle-moi de toi, Valentine éplorée
Je saurais te répondre de la plus simple manière
Je saurais t’écouter, ô princesse altière
Et dans l’embrasement de nos verbes, t’adorer

Ultime salutation

mardi 29 janvier 2008

Enfouie dans mon esprit telle une menace fantôme
Habitant perfidement chaque parcelle de mon corps
Constituant, de ma vie, l’envers du décor
Tu égraines mon être, atome après atome

Léviathan vorace du plus sombre des âges
Tu es le socle, la preuve de mon humanité
Intime, tu es pourtant amante volage
Notre union frappée du sceau de la fatalité

Et lorsque l’heure hâtive ou tardive s’annonce
Qu’à coups de boutoir acharnés, me semonces
N’ai plus qu’à baisser mon regard endormi

Et ton salut accepter avec allégresse ou regret
Mais que t’importe, je fus tien toute ma vie
Aujourd’hui me réclames pour l’éternité

Deuil

lundi 7 janvier 2008

Que cette pluie soit mes larmes
Son tumulte, ma colère
Que ce froid ancre la peine
Dans mon cœur de pierre

Or quand bien même tout ceci serait vrai
Que ma douleur s’exprimerait parmi les éléments
Il ne sera toujours pas assouvi, ce regret
Cette impression d’un gâchis sans fondements

Que le Ciel me donne l’entendement
Que la Terre m’éclaire mêmement
Car j’ai du mal à comprendre
Le pourquoi de mourir si jeune !
Quand on a tant à vivre…

*Tu vas nous manquer vieux frère !