La neige tombe à sa fenêtre.
Le froid remplit son être.
Le cœur se serre, un peu plus.
L’amour se désagrège,
Lentement, doucement, presque avec tendresse.
Dans le lointain, une cloche sonne l’angélus.
Il pense à l’ensemble de sa vie,
Il médite presque avec furie.
Puis la tension se relâche,
Une fois de plus, il se sent lâche.
Une larme perle, et coule ensuite,
Concentré du remords de son inlassable fuite…
Le soleil brille à sa fenêtre,
Ainsi que le sourire qu’elle laisse toujours paraître.
Un jour magnifique en tout point,
Un jour monotone à ses yeux,
Car le vide remplit tous les recoins
De son cœur, de son âme, de ses yeux.
Un vide emplit d’amertume,
Un vide de vie sur le bitume,
Un vide si placide qu’il en devient agité.
Elle se lève et essuie ses larmes précipitées,
Empoigne son sac résolument,
L’embrasse farouchement, et lui ment…
Une pluie torrentielle descend avec fracas du ciel,
Tel un géant aquatique porteur d’apocalypse.
Mais il l’accueille comme une ellipse
Des tracas omniprésents et saturés de fiel,
Qui forment assidument son quotidien.
Il marche sous cette averse l’air de rien,
Comme s’il voudrait être intégralement lavé
De la personne qu’il est, de sa vie présente et passée.
L’argent, la renommée et la gloire ne lui ont rien apporté.
Il regrette cette routine qu’ils se sont imposés,
Lui et cette femme qu’il aima pourtant,
Elle aima aussi, mais c’était il y a longtemps.
Elle est assise sur un banc, froid et humide.
Elle ne saurait dire le pourquoi de ce choix,
Elle devient folle quelque fois.
Elle n’est plus si jeune, possède déjà quelques rides,
Mais sa beauté n’est guère déjà une lampe éteinte.
Elle désire simplement une étreinte,
Un peu de réconfort dans ce monde de brutes.
Elle ne le voit pas arriver, errant sans but.
Elle s’étonne lorsque la pluie ne la martèle plus.
Il s’est assis à côté d’elle, en main, un parapluie.
Il lui sourit, et c’est comme un soleil qui reluit,
Sans mort dire, il l’étreint, elle ne désire guère plus…
Elle a pris un avion pour un pays de froid,
Sur un coup de tête, pour casser avec l’habitude.
Elle en a assez de cette hypocrite attitude,
Ces non-dits et faux-semblants qui la broient,
Impitoyables, infatigables et absolus.
Ce vol sera peut-être le salut !
Son cœur, de nouveau, se prend à espérer,
Ce sentiment même est une libération.
Lorsqu’elle met pieds dans la contrée immaculée,
C’est un sentiment étrange qui la saisit, une impossible exultation.
Elle ne le voit pas la voir par sa fenêtre enneigée,
Il descend les marches quatre à quatre, espérant sortir enfin de son existence piégée…