Noveling Life

Univers D'Un Apprenti Conteur – Alsem WISEMAN

Archives de la catégorie ‘Poèmes’

Cœurs isolés

samedi 21 avril 2007

La neige tombe à sa fenêtre.
Le froid remplit son être.
Le cœur se serre, un peu plus.
L’amour se désagrège,
Lentement, doucement, presque avec tendresse.
Dans le lointain, une cloche sonne l’angélus.
Il pense à l’ensemble de sa vie,
Il médite presque avec furie.
Puis la tension se relâche,
Une fois de plus, il se sent lâche.
Une larme perle, et coule ensuite,
Concentré du remords de son inlassable fuite…

Le soleil brille à sa fenêtre,
Ainsi que le sourire qu’elle laisse toujours paraître.
Un jour magnifique en tout point,
Un jour monotone à ses yeux,
Car le vide remplit tous les recoins
De son cœur, de son âme, de ses yeux.
Un vide emplit d’amertume,
Un vide de vie sur le bitume,
Un vide si placide qu’il en devient agité.
Elle se lève et essuie ses larmes précipitées,
Empoigne son sac résolument,
L’embrasse farouchement, et lui ment…

Une pluie torrentielle descend avec fracas du ciel,
Tel un géant aquatique porteur d’apocalypse.
Mais il l’accueille comme une ellipse
Des tracas omniprésents et saturés de fiel,
Qui forment assidument son quotidien.
Il marche sous cette averse l’air de rien,
Comme s’il voudrait être intégralement lavé
De la personne qu’il est, de sa vie présente et passée.
L’argent, la renommée et la gloire ne lui ont rien apporté.
Il regrette cette routine qu’ils se sont imposés,
Lui et cette femme qu’il aima pourtant,
Elle aima aussi, mais c’était il y a longtemps.

Elle est assise sur un banc, froid et humide.
Elle ne saurait dire le pourquoi de ce choix,
Elle devient folle quelque fois.
Elle n’est plus si jeune, possède déjà quelques rides,
Mais sa beauté n’est guère déjà une lampe éteinte.
Elle désire simplement une étreinte,
Un peu de réconfort dans ce monde de brutes.
Elle ne le voit pas arriver, errant sans but.
Elle s’étonne lorsque la pluie ne la martèle plus.
Il s’est assis à côté d’elle, en main, un parapluie.
Il lui sourit, et c’est comme un soleil qui reluit,
Sans mort dire, il l’étreint, elle ne désire guère plus…

Elle a pris un avion pour un pays de froid,
Sur un coup de tête, pour casser avec l’habitude.
Elle en a assez de cette hypocrite attitude,
Ces non-dits et faux-semblants qui la broient,
Impitoyables, infatigables et absolus.
Ce vol sera peut-être le salut !
Son cœur, de nouveau, se prend à espérer,
Ce sentiment même est une libération.
Lorsqu’elle met pieds dans la contrée immaculée,
C’est un sentiment étrange qui la saisit, une impossible exultation.
Elle ne le voit pas la voir par sa fenêtre enneigée,
Il descend les marches quatre à quatre, espérant sortir enfin de son existence piégée…

Et si c’était faux…

mardi 13 mars 2007

Si par une nuit blanche et froide de Décembre
Un gnome harassé venu de Féerie
T’avais laissé dans le lit d’un enfant décédé
Sans jamais que tes parents ne s’en aperçoivent

Si dans la contrée enchantée un Roi pleure son héritier
Et une Reine attristée ne cesse de fondre en larmes
Et les fées apeurées de l’avenir du royaume
Ne savent plus que faire inconscientes de la ruse du nain

Si pourtant, malgré tout, il existe en toi une gêne
Un sentiment profond d’une identité perdue
Une racine inexpugnable d’une vérité oubliée
Qui influe sur tes manières et toute ta façon d’être

Garde-là précieusement, cette part de féerie
Cette petite rêverie qui te fait penser insouciant
« Peut-être suis-je un Roi », car en toute vérité
Cela pourrait bien être ton seul héritage dans ce monde-ci, Pèlerin.

Stellaire solitaire

mardi 27 février 2007

Les mots se dérobent à ma langue, qui soupire
Tandis que des larmes inondent chacun de mes sourires
Ma peur, irascible amante, s’envole
Lorsque je suis auprès de toi
Lorsque tu me prends la main, que tu me crois
Alors seulement suis-je libre, et à mon tour, je vole
Ton amour crée ce prodige
Ces mots reconnaissants que je rédige
Sont pour toi, rédemptrice
Pour toi, salvatrice

[…]

Longtemps tout au long de ma vie,
J’ai attendu, j’ai cherché, j’ai espéré
Ce que tu m’offres si généreusement
Et si je me suis plus d’une fois épris
Ce ne fut jamais qu’à un prix, amer et élevé
En fait, j’ai toujours vécu solitairement
Ainsi qu’une étoile perdue dans l’univers
Si loin qu’elle n’est nullement perçue
Dans l’horizon de notre ciel
Ton amour me ramène de ma misère
Me trouble, m’enchante, et c’est éperdu
Que mon cœur se vide de son fiel

[…]

Solitaire stellaire, stellaire solitaire
Je fus un luminaire à l’éclat obscur
Une vie, l’air de rien, morte
Tu m’es venue, une aube, un ciel clair
Un dernier remède, une ultime cure
Ton affection est une chance improbable mais forte
C’est une porte sur un au-delà reluisant
À l’image même de ton rire, de ce toi séduisant
À nulle autre comparable ! Que dire ?
Oui, tu es un pari que je suis prêt à prendre
Car ne pas te connaître serait pire
Qu’au moins te connaitre au risque de te perdre
Cependant, il est une promesse dans ton regard
Il est une joie dans tes manières
Qui me disent que notre union n’est pas fruit du hasard
Tu m’as sauvé des ruines, des sombres carrières
De mon existence, si longtemps tourmentée
De stellaire solitaire, je suis maintenant fortuné

Seul l’amour

lundi 12 février 2007

Seul l’amour me domine
Seul l’amour plie mon échine
Seul l’amour commande aux astres
Seul l’amour évite le désastre
Seul l’amour fait la pluie
Seul l’amour, un soleil reluit
Seul l’amour, la peine devient endurable
Seul l’amour a fait notre rencontre
Seul l’amour m’a rendu à tes yeux plus que valable
Seul l’amour, n’y vas pas contre
Seul l’amour, une mélodie enivrante
Seul l’amour, dans une mort lente
Seul l’amour, une vie violente
Seul l’amour qui me hante
Seul l’amour règne sur mon cœur
Seul l’amour, écoute ce chœur
Seul l’amour, Seul l’amour, seul l’amour…

Les mots

jeudi 8 février 2007

J’aime les mots…
L’on raconte,
Qu’il n’existait que cela au commencement.
Les mots dansant, les mots tourbillonnant,
Les petits mots, joyeux et folâtres.
Les mots chantants dans l’Immense, imaginant,
J’aime les mots…
Avec eux, je peux exprimer
Bien plus que ne le pourrait mon parler,
Authentiques sont les sentiments décrits.
Car la vérité nécessite son temps,
Et j’ai cela avec les mots.
Je ne peux véritablement, avec eux, faire mal par mégarde.
Les soupesant précautionneusement,
Ils suivent joyeusement
Le chemin de mes pensées.
Toujours dans le sillage,
Ils connaissent intimement mon cœur,
Bien mieux que ma langue ne le pourra jamais.
Ils chantent mon amour perdu, jamais retrouvé
Mieux que mes mains ils La connaissent,
De sa chevelure aux ongles de ses pieds.
En eux, sont gravés la douceur de sa voix,
L’étrange chaleur de sa chair,
La beauté immaculée émanant de ses traits,
En une gloire resplendissante.
Mots flamboyants, mots iridescents
Pourtant, parfois, même eux lui font défaut.
En vérité, je lui fais défaut ne sachant les trouver pour Elle.
Mots éternels
Dans un perpétuel torrent,
Ainsi que, sans début ni fin, un rêve
Survivant la dernière poussière de l’univers.
Mots entrelacés, mots entortillés
Mots tissés dans une gigantesque et unique tapisserie.
Je peux les entrevoir parfois
Mes yeux emplis d’émerveillement
Eux, dansant l’histoire sans fin du Verbe.
Et c’est avec un cœur douloureux et des larmes saumâtres,
Que je leur dis : « adieux ô tendres amis »

Garde quelque peu…

samedi 20 janvier 2007

Garde quelque peu de toi ô mon aimée
Quelque peu d’affection à l’abri du dégout
Quelque peu de passion dans les coups portés
Garde quelque peu de toi, même si tu t’en fous

Je te préfère méprisante qu’indifférente
Je te préfère blessée qu’inaccessible
Mais tu sais combien oppressante
Est l’angoisse dans mon cœur répréhensible

L’amour peut faire mal, et vraiment
Il fait souvent plus mal qu’il ne fait bien
Mais le tourment que je reçois du tien
Je le préfère à tous les bonheurs, absolument

Garde quelque peu de toi dans tes yeux
Raconte-moi l’étendue parfaite de ta haine
Laisse-moi pleurer et partager ta peine
Un peu de toi plutôt que cet air insoucieux

Une amitié chère devient souvent amère
Mais les petites joies à jamais échangées
Compensent plus que de raison la misère
Venue tragiquement tout supplanter

Garde quelque peu de toi ô bien-aimée
Je sécherai tes larmes tendrement
Je te raconterai le bonheur à l’avant
Qui n’attend que la guérison de ta plaie

Garde l’entièreté adulée, chérie du toi
Je te préfère vivante, pour ou contre moi

Incandescente

vendredi 12 janvier 2007

Incandescente est la main qui effleure ma chair
Tel le souffle glacial qui émane de sa bouche
Et ma peur viscérale de partager sa couche
Et l’amour indicible marqué en moi au fer

Incandescent, ce lien qui à elle seule m’unit
Comme un feu éternel plus ardent qu’une étoile
Un collier désiré, une torture qui se voile
Un nécessaire présage à notre avenir bruni

Avenir assombri par les cendres qu’elle laisse
Telle une trainée macabre pourtant enchanteresse
Expression d’une joie qui se mue en détresse
Passion interdite de cet impossible maîtresse

Je l’aime pourtant ma dame de feu et de glace
Je l’aime, au moins autant que ma propre vie
Et le désir que j’éprouve pourtant pure folie
C’est de brûler sous son ardeur qui m’enlace

De sel, de sang et de vinaigre

lundi 1 janvier 2007

De sel, de sang et de vinaigre
De fer, de souffle et de sueur
D’amour, de haine et de rancœur
Telle toute mélopée funèbre

C’était une histoire ancienne
Une légende que j’ai fait mienne
C’était une dette des ancêtres
Ce conte qui m’a mué en spectre

De sel, de sang et de vinaigre
Ton sel à toi Marilyssa
Le sang fut mien qui coula
Par nous deux partagé, le vinaigre

De fer, de souffle et de sueur
Fer luisant qui alimenta la guerre
Souffle de forge à l’ardeur amère
Sueur des hommes combattant le malheur

Chemin faisant

mardi 26 décembre 2006

Chemin faisant, j’ai oublié le seuil
Les pensées qui m’animaient à ma porte
Chemin faisant, seuls comptaient la cohorte
Et le remords aussi léger qu’une feuille

Chemin faisant, la gloire s’est dissipée
Et les promesses maintes fois réitérées
Une à une ont chu, dans la sable, foulées
Le But n’étant plus qu’un fantôme oublié

Chemin faisant mes souvenirs déçus
Furent supplantés par le sens du devoir
Telle une énorme montagne, cette vertu
S’appesantit sur moi bridant mon vouloir

Cependant l’année ci est révolue
Et le cycle qui recommence aidant
J’espère réapprendre les choses perdues
Retrouver ma foi, chemin faisant

Sublime simulacre

mardi 26 décembre 2006

Sublime simulacre
Victoire âcre
Étrange massacre
Amer sacre

Sublime spectacle
Improbable oracle
Acerbe miracle
Triste réceptacle

Sublime amphithéâtre
Glorieux acariâtre
Douceur d’albâtre
Performance saumâtre

Sublime simulacre
Indigne diacre
Dans le fiacre
Un ciel de nacre