Noveling Life

Univers D'Un Apprenti Conteur – Alsem WISEMAN

Archives de la catégorie ‘Poèmes’

Le temps d’une chanson

mercredi 20 décembre 2006

Laisse-moi, le temps d’une chanson
Te dire le secret, la couleur
Écoute ou offre m’en l’illusion
Et je citerai avec ardeur
Les mots anciens qui hantent ma pensée
Car, vois-tu, mon cœur requiert de parler

Laisse-moi, le temps d’une chanson
Te souffler la brise, la douceur
Écoute ou offre m’en l’illusion
Et je danserai avec ferveur
La valse antique des souffrances cachées
Car c’est trop douloureux de tout garder

Laisse-moi, le temps d’une chanson
Croire en l’harmonie de nos cœurs embrasés
Écoute ou offre m’en l’illusion
Et je te tiendrai contre moi embrassée
Car cet instant entre deux mélodies
Est la plus chère de toutes mes folies

Agité

dimanche 3 décembre 2006

Agité, mon cœur palpite, mes pensées s’envolent
Quelle est cette ardeur sournoise qui me dévore
Agité, je suis une flamme contre le vent, une bougie qui s’étiole
Un chant langoureux qui s’arrête sur un bémol

Agitée est mon âme emprisonnée de terre
Et ces visages osseux qui m’interpellent sans cesse
« Ainsi que nous tu seras, ne te déplaise »
Agité, mon esprit que l’ennui barde de fers

Agité, le poète qui veut à tout prix vivre
Et il ne l’est que lorsque l’intuition créatrice arrive
Alors il danse, déclame, hurle ses rimes agressives
Puis peu à peu sombre, satisfait, ivre

L’instrument ayant accompli son œuvre
Le destin le libère de son joug d’anxiété
Et l’être libre de toute destinée
Boit l’oubli, poison de la Couleuvre

Retour

vendredi 17 novembre 2006

Promets-moi l’affection et l’attente
Mon serment est d’un jour revenir
Promets-moi une larme étincelante
Mon serment est de toujours chérir

Je m’en vais par ces chemins incertains
Ma résolution empreinte de chagrin
Et si je tourne le dos si facilement
Mon esprit endure ce que mon corps dément

Je pars mais un jour je reviendrai
Je crois sans faille en cette vérité
Car loin de toi chère aimée
Ne me reste rien d’autre qu’espérer

L’éclat farouche de ma fouge d’antan
S’est dissipé depuis longtemps
Le galant qui s’en est allé fringant
Est l’ombre de lui-même à présent

Le retour n’est pas glorieux ma belle
Aucune victoire ne vaut tes étreintes fidèles
Qu’est-ce qui nous attire loin de nos mères
Dans ces tourments au goût amer

Je reviens, ombre de moi-même
Laveras-tu le souvenir de cette guerre
M’accorderas-tu ce vœu suprême
Renaitre à qui j’étais naguère

Socle de mon humanité
Porteuse du présent et de mon passé
Je loue ta fidélité
Désire sur ton sein m’aliter

Fantôme

mercredi 15 novembre 2006

Inaperçue
Ma silhouette pâle comme la mort
Linceul froid, manteau de remords
Et seule la brise pour réconfort

Inattendue
La chaleur d’aimer qui m’habite
Torture poignante et insolite
Vestige d’une liaison décrépite

Inassouvie
La flamme brûlante qui m’attise
Mèche fiévreuse qui s’érige
Vie qui par delà la mort agonise

Inavouées
Ces paroles que je ne sais plus te dire
Mélancolies du pire
Ces tristesses qu’enfin j’arrive à lire

Inaccessible
La chaleur de ta peau d’albâtre
Ton sourire, étincelle des astres
Même la grisaille de tes larmes saumâtres

Mon cœur possède encore

mardi 7 novembre 2006

Mon cœur possède encore tant de place à remplir
Une immense citadelle aux portes grandes ouvertes
Ses chambres hautes et fières résonnent d’un long soupir
Lorsque, aride, souffle le vent de l’infinie perte

Et ce long carillon, preuve de ma solitude
Ne devrait pourtant pas changer ton attitude
Bienvenus sont tes joies, tes sourires et tes larmes
Ta présence bien-aimée qui console mon âme

Je voudrais que ces murs apprennent à nouveau ces choses
Les cris d’allégresse sublime et les éclats de joies
Que l’écho de la lointaine mer nourrisse la métamorphose
De cette bâtisse qui sous l’isolation ploie

Mon cœur possède des pièces emplies de sable vermeille
Et dont les battants rouillés ouvrent sur un passé-merveille
Ta venue espérée serait une invitation sans pareille
À définitivement laver cette nostalgie qui me veille

Mon cœur possède toujours une place éclatante
Pour cet amour sans tâche nourri à ton égard
Et ce trésor précieux, je crains qu’il ne s’égare
Dans les méandres du temps et de l’absence entêtante

Brumes, poussières et encre de Chine

dimanche 22 octobre 2006

Il était certainement un fabuleux artiste
À l’image de tant d’autres, perpétuellement triste
De son esprit fertile à sa main trismégiste
L’art, exalté, coulait en un fleuve élitiste

Un soir, je le trouvais, dans la main une toile blanche
Le pinceau humide de l’encre extra noire
Le regard fasciné par l’amplitude du soir
Qu’il tentait de saisir en ce cadre étanche

« Le monde est un amas de brumes et de poussières
Un univers qui grouille de mille couleurs et sons
Pourtant je ne l’entrevois qu’en un contraste de tons
Je veux que ma toile blanche mêlé à ce calcaire

Témoigne de toutes les couleurs de l’arc stellaire
Je désire en un geste transcender l’univers
Limité par deux tons, deux couleurs, deux extrêmes
Je veux recréer les nuances, les poussières et les brumes »

Et il était triste, l’artiste
Car son ambition ardue
Lui échappait chaque fois
De quelque degré seulement

Terre d’Almor

lundi 16 octobre 2006

Sur le promontoire de la porte nord,
Je t’entends encore murmurer : « Amor. »
Et ta voix dans le matin sonore
Est un souvenir qui toujours m’honore.

Les matins enchantés de la cité lumière
Portent désormais hélas une succulence amère.
Perdre à jamais un être cher
Change un paradis en enfer.

J’erre sans fin sur la Terre d’Almor
À travers les ruelles des multiples cités
L’ombre de leurs tours et des minarets,
Une marque inlassable sur mon corps.

Un carrosse passe et m’éclabousse
Un vaisseau effleure ma crinière rousse
Un voleur habile qui me détrousse
Tels sont les aléas de la planète rousse

De pourpre et d’ambre, elle illumine l’espace ;
Point iridescent dans la nuit stellaire.
Elle annonce la vie, improbable menace
Sur le souffle gelé de l’univers grégaire.

Ainsi est ce tumulte dans mon cœur
Ton manque est un vide qui m’écœure
Ton amour est comme cette planète aux couleurs maures
La fragile, pourtant éternelle Terre d’Almor

Paradis

dimanche 15 octobre 2006

Quand nous serons heureux, émus à satiété
Couchés sous un ciel bleu cependant étoilé
Dans nos regards, l’éclat du désir assouvi
Se pourrait-il de songer à nos anciennes vies ?

La question rhétorique vaut bien d’être posée
Car tous nous recherchons cette ultime volupté
Car tous nous œuvrons pour voir ce rêve accompli
Se pourrait-il des regrets, une fois aux paradis ?

Or ne sont-ils vrais, les soupirs du pèlerin,
Lorsqu’enfin arrivé, il regrette le chemin ?
Quoi donc privilégier, des moyens et des fins ?
Faut-il tout sacrifier en vue de nos desseins ?

Aussi comprenons tout d’abord notre propre désir
Considérons davantage nos potentiels plaisirs
Savourons les instants sur ce chemin de vie,
Le paradis de nos rêves peut-être est-il acquis…

Indicible – deux

mercredi 4 octobre 2006

Perdu dans les ténèbres, de terreur frémissant
En cette sombre géhenne, victime d’angoisses primales
Des émotions fortes, effluves d’instinct bestial
Il tremblait tout d’effroi, de fureur, grimaçant

Il était aux abois, au bord de l’épuisement
Il était en folie, agonie vespéral
Bataillant vaillamment un ennemi viscéral
Ancré en son cœur, rythmé, palpitant

Il éprouvait ces choses que l’on sait indicibles
Qui s’impriment dans la chair autant que dans l’esprit
S’imprègnent dans vos sens de manière perceptible
Leur présence abominable à jamais s’y inscrit

Il le comprit tout à fait dès les premiers instants
Ses rêves de liberté et de gloire, dissipés
Il espérait tout juste s’en sortir même blessé
Le Mal qu’il combattait était le Léviathan

Inaccessible Rive

mercredi 20 septembre 2006

Loin de l’inhospitalière rive, résolument je m’en vais
Fièrement je me détourne, sans un regard, lève l’ancre
Nettoie de mes veines meurtries, ton souvenir, cette encre
Que tu as patiemment infusée, en moi, gravée

Je m’éloigne fièrement ! En apparence
Je retiens avec peine les larmes qui menacent.
L’amour, le regret, la colère se ramassent
Se condensent, s’effritent, en récurrence

Et lorsque je me crois assez éloigné
Que je pense avoir enfin oublié
Ce rivage maudit, regretté, adulé

Sans miséricorde tu reviens empoigner
Ce cœur qui n’a jamais quitté l’emprise de tes mains
Sans miséricorde tu me fais croire à demain