Du haut de mon immeuble, je regarde au lointain
Et l’horizon brouillé du milieu citadin
Ne m’empêche de rêver un apologue urbain
J’y vois un chevalier, un dragon, des lutins
J’y vois une douce perle, au profil aquilin
Un sort qu’elle reçut d’un horrible magicien
Et mine de rien voici que se dresse un destin
Et une quête plus agitée que ne fut celle de Merlin
La demoiselle en pleur, victime des gnomes taquins
Reçoit des vœux sincères de notre paladin
Il lui offre l’amour, lui promet le vaccin
Qui réduira, dit-il, l’horrible pic à vin
Elle le considère, et ne sait par quel moyen
Sur son haut destrier, l’homme écoutant l’instinct,
Et l’instant d’après, suivi de son larbin,
Survola la ville jusqu’aux bureaux européens
Comprenez, c’est un héros venu des rives du Rhin
Où le mythe d’Asgard point encore n’est éteint
Mais revenons à nos moutons, à la quête du vaccin
Aux bureaux européens et au dragon pharmacien
Il gardait, en effet, très jalousement l’engin
Permettant d’un seul clic, rassasié ou à jeun,
De briser tout sort malsain et son magicien.
Passons la lutte entre le dragon et le paladin
Comme dans toute bonne fable, il eut le mot de la fin
Emportant avec lui le fameux vaccin
Guérissant dulcinée et corrigeant lutins
Disparaissant au lointain sous un glorieux matin
Pardonnez le conformisme de ce lai citadin
Simple affabulation en plein milieu urbain
Au dessus de Bruxelles, une fois, un écrivain
Voulant passer son temps, but un peu trop de vin