Noveling Life

Univers D'Un Apprenti Conteur – Alsem WISEMAN

L’Idole

18 octobre 2007

Il vivait un rêve noir, sombre hallucination
Devant lui, un couloir, remontant aux origines
Un défilé des possibles, qui disait : « Imagine ! »
Dont l’issue présentait l’Immense Fascination

Splendeur antique, d’effusion et de sang
Splendeur sublime, d’ossements, d’eau et de chair
Gangrène érigée en monument éphémère
De tout temps achoppement des plaisirs innocents

Sous son ombre charnel, l’amour devient luxure
De même l’admiration, obsession, à l’usure
Pour sa chair putride, les hommes s’égosillent
Et ses grâces ingrates s’arrachent à coup de fusils

Il la contemple ébahi, papillon auprès d’une flamme
En lui gonfle l’ardeur, déjà il perd son âme
Elle lui rend un regard, ravi et méprisant
Image de son triomphe, sans cesse omniprésent

She shot me down

31 août 2007

I’m just so grateful to Sir Hannibal. Thanks to his ever amazing talent, I was inspired to write this short note down. Hope you’ll enjoy it. And be sure to pay a little visit to my fellow artist’s page by clicking on the picture…
See you soon folks, I hope to update Noveling Life more regularly from now on ^_^


Shot me once with her eye
Shot me twice with her heart
Shot me trice with her mind
And I didn’t mind the gun

I stood up once with a lie
And after that it just hurt
I realized my soul was bind
Trust me, it wasn’t for the gun

And now that I am sure as hell to die
Looking at her from the cold earth
There’s no regret in neither heart nor mind
She’s just so beautiful with that gun

Embrasée de l’éclat de la lune

26 août 2007

La nuit s’est offerte à ses yeux humides
Avec l’éclat d’une ténébreuse annonciation
Il la contemple avec fascination
Ses profondeurs aux mille trouées lucides

Ce sont des rejetons issus d’un temps antique
Témoins millénaires de la marche des siècles
Ce sont des garnements aux regards espiègles
Dont le souffle igné proclame la Geste lyrique

Geste universelle et tragique de l’existant
Triomphe de raison absurde, de déraison logique
Tout et rien, comme une histoire figée en cet unique instant
Son âme est emplie de liesse ayant saisi le signifié mystique

Embrasée de l’éclat de la lune
La nuit s’est offerte en une toile opportune
Et le mage, enfin, peut le repos chercher
Sa quête de vérité est maintenant terminée

Rêves fragiles

16 août 2007

De quelle folie souffre-t-il donc ?
De quelles sombres hallucinations ?
Souvenirs suaves et machinations
Cœur épris, cœur brisé et abandon

En elle, elle le reçoit, avide
Et le lie de ses rets invisibles
Là, loin de toute notion intelligible
Contrée céleste de l’Aphrodite

Étreintes fiévreuses, étreintes glacées
Frénésie maladive, souffle gelé
Crinière enténébrée, regard de jade
Il appartient désormais à l’étrange naïade

De quelle folie souffre-t-il donc ?
De quels parjures abscons ?
Il fait un rêve fragile de lumineuses annonciations
Et elle, sur ses pattes agiles, triomphe de son aliénation

Petit Bourgeon

23 juillet 2007

Douceur gracile sur l’aridité des siècles
Petit bourgeon, tu m’as redonné la vie
Et le délire que je te dois, l’envie
Toujours je chérirai cette ultime étincelle

Ma route était tortueuse, mes jambes fragiles
Ma langue torride sous la morsure de l’être
Et l’existence, esquisse d’un artiste malhabile
Me semblait un chaos au-delà même du paraître

Tel un chemin sans fin, un tunnel sans lumière
Un désert cosmique à l’immensité infertile
Et moi, rien plus qu’un partisan tout aussi délébile
Telle encore, du monde, était ma vision d’hier

Je te dois beaucoup, fille du soleil levant
Émergence d’aube, rejeton de printemps
Musique lancinante pour mon âme couturée
Certes le plus beau est à venir sous la voûte azurée

Promesse à la Dame de Sève et de Pierre

25 mai 2007

Au premier jour d’hiver, dès l’aube je marcherai
Je suivrai les sentiers, tenus et torturés
Qui mènent vers ton domaine au cœur de la forêt
Je ferai fi du givre dans mes membres couturés

Je marcherai dès l’aube, obsédé par l’idée
Ineffable dans mon être, de te retrouver
J’oublierai les frimas, les sommets enneigés
Les chants des oisillons, les dangers insoupçonnés

J’aurai devant mes yeux, caché des yeux du monde
Ton image gracile que je vis dans une onde
J’aurai au fond de moi, à l’ombre de mon cœur
Un amour véritable brûlant avec ardeur

J’aurai dans mon regard hanté par tes mystères
Des larmes d’abandon, espérance et misère
Au premier jour d’hiver, lorsque frémissent les arbres
Je serai sur le seuil de ta demeure de marbre

Blues

19 mai 2007

Accoudé à la table, les mets inaltérés
Et les bougies végètent, leur souffle à l’agonie
Son regard vide de sens demeure en harmonie
Avec cette ambiance vaine d’une chose inachevée

Musique lancinante qui pleure en toile de fond
Élégie insolite qui met son cœur en larmes
Et ses yeux lui picotent, son corps est en alarme
Un spleen sublime lui remue les tréfonds

Il est tel un soleil perdu dans la noire nuit
Improbable comme une lune scintillante à midi
Le vent venu du nord emporte au loin ses larmes
Ces souvenirs cristallins de l’aimée le désarment

Sa guitare vibre rudement au rythme de son cœur
Une mélopée tragique jouée avec ardeur
Loin de la renommée, de l’amour et du flouze
L’enfant prodigue, prodige, apprend enfin son blues.

Mystères ordinaires

14 mai 2007

Il soupire, cœur criblé de lamentations
Ciel obscur, irisé, en pleine agitation
Autant que les pensées au bord de sa conscience
Pourquoi lui, et tant de larmes ?
Pourquoi un destin dénué de charmes ?
Seules les souffrances, sans répit, sans insouciance
Il aurait préféré une once d’ignorance
Une naïveté rafraichissante
Havre sous un signe de tolérance
Illusion suggestive, indépendante
Il éructe un cri bref lointain
La douleur est atroce
La demande, féroce
Il ne sera pas libre demain
En lui, plus rien, juste une étrange impatience
Fugace, éphémère, presque allégorique
Et cela est d’autant plus fâcheux,
D’autant plus réel qu’il ne sait en toute assurance
Si le désir impérieux, catégorique
Qui en son cœur a taillé l’immense creux
Ne serait que l’expression inévitable
D’une puissance transcendante
Mais pourtant, irrémédiablement
Sujette à la race humaine, prérogative ineffable…

Telle une malédiction, sa mémoire
Oppressante ainsi qu’une ultime montagne
Gorgée de détails qui s’appesantissent avec hargne
Véritable tapisserie façonnée par les Moires
Qui résume son existence en un seul instant suspendu
Fresque horrifique d’un artiste halluciné
Il revoit son enfance comme sur écran ciné
La rage de son père, la tristesse d’une mère attendrie
Puis l’époque des maladies et d’une sœur qui se meurt
La succession irréfragable des peurs
Si jeune, et déjà si intime avec la Mort
Si accoutumé aux regrets, aux châtiments, aux remords
Puis vint l’adolescence, le temps des premiers amours
Mais l’Ananké acharnée ne lui offre qu’un faux semblant de bonheur
Il éructe un cri, plus long que le précédent
Une complainte ultime saturée d’amertume
Un défi, contre cette sombre machination, coutume
Qui l’instaure en impossible, étrange martyr
Il souhaite, espère, simplement partir
S’en aller vers une rive imaginée
Loin de cette existence coupable
Lieu béni, paradis improbable
Tel le sursaut d’un rêve inachevé…

L’amour ! Même pas un croûton de pain…

12 mai 2007

Puisque l’amour ne coûte rien
Pas même un croûton de pain
Puisque ses larmes ne savent rien
De ces penchants assassins

Puisque le prix de ses souffrances
N’apporte rien de tangible
Et la langueur irascible
Qui émane de ses outrances

Laisse que son sang devienne la preuve
Laisse que sa sueur asperge son épreuve
Laisse que sa vie soit dans la balance
Afin que l’être pauvre qu’il fut
Devienne un gage qui suffit
Au besoin vorace qui t’élance

Élévation

1 mai 2007

La lumière se réverbère sur le socle de ma conscience
J’ai connaissance des choses, jusqu’en l’instant, cachées
Et la poussière immémoriale des siècles à venir et passés
Me oint, irrécusable, de son immatérielle substance

Je m’élève quelque peu encore, porté par la transe
Dans les sphères éthérées de la transcendance
Et l’être malhabile dans cet inaccessible ordinaire
Se déplace comme le ferait un poisson sur la terre

Je me sens gauche, grossier, esquisse à peine ébauchée
Je suis un homme dans le Temple de Dieu
Une image délavée de la première Idée
Phénomène cosmique qui n’aurait dû avoir lieu

Dans mon élévation, cette ultime exaltation
Je m’inscris comme il se doit dans l’infinité du monde
Soudain, je ne suis ni petit ni grand, juste une intuition
Du « Je suis », immuable certitude qui m’inonde