Noveling Life

Univers D'Un Apprenti Conteur – Alsem WISEMAN

Words

6 février 2007

I love words…
It is said
There was only that in the beginning
Words dancing, words spinning
Joyful, playful, cute little words
Singing words in the Great One, imagining
I love words…
With them I can convey
Much more than I could say
Genuine are the feelings described
Cause the truth takes time
And I have that with words
I can’t really inadvertently hurt with them
Weighing them carefully
They follow cheerfully
The path of my thoughts
Always in the wake
They know well my heart
Much better than my tongue ever will
Sad words, painful words, whispering words
They sing of my never found lost love
Better than my hands they know Her
From hair to nails
Engraved in them is the sweetness of her voice
The alien heat of her flesh
The stark beauty that emanate from Her
In a shimmering glory
Shining, iridescent words
Yet, sometimes, even they fail Her
Or in truth, I fail to find them for Her
Words everlasting
In a perpetual stream
Like, with no end or beginning, a dream
Outlasting the last universe’s atom
Words interlaced, words entwined
Words weaved in a gigantic and unique tapestry
I can see them sometimes
My eyes filled with awe
Dancing the never-ending story of the Verb
And it is with an aching heart and streaming tears
That I bid them: “farewell ô my gentle friends”

Oniriques Blues – Anecdote II

4 février 2007

Le vieil homme et le ciel

De ses yeux blanchâtres et usés, le vieil homme observait le vol haché et inconstant de l’hirondelle.

Il avait eu une vie bien remplie. Une femme aimante, des fils et des filles désormais pères et mères à leur tour. Une passion pour métier. Qu’aurait-il pu demander de plus ? Peut-être que sa femme soit encore de ce monde. Mais elle était partie rassasiée de jours et heureuse, pour cela il était reconnaissant envers Dieu, ou serait-ce le destin.

Quoiqu’il en soit, le voilà qui était là, assis dans son jardin par cet après midi ensoleillé de juillet, à observer comme depuis qu’il n’était pas plus haut que trois pommes la voute céleste et son horizon lointain, inaccessible.

Il se rappela un autre jour, alors que plongé dans cette même contemplation céleste, avoir dit à son père : « Je volerais à travers les étoiles ! ». Celui-ci lui avait répondu, bourru, avec une tape sur l’épaule : « C’est bien mon fils. Des grands rêves font de grands hommes. »

Il avait cru en son rêve, avait persévéré. Dix huit ans plus tard, alors âgé de vingt-et-un ans, il était le plus jeune pilote admis sur les lignes aériennes du pays. Mais ce n’était pas cela son rêve, il avait dit les étoiles pas les nuages.

Ainsi cinq ans plus tard, il partait pour sa première mission dans l’espace à bord d’une navette supersonique. L’expérience fut saisissante, incroyable, inoubliable. De l’espace il avait vu la Terre et un ciel nouveau, un ciel au demeurant toujours insaisissable.

Distingué dans cette promotion des spationautes, l’on fit appel à ses services bien des fois par après. L’espace devint bientôt un terrain connu, ses missions une routine plaisante, cependant moins exaltante qu’auparavant.

Il avait fait tout ce qui était humainement possible de faire pour atteindre le ciel, mais étrangement il gardait toujours cette gêne, cette aspiration vers un rêve encore inachevé.

Quelle ne fut donc sa joie lorsque dans l’année de son cinquantième été, une innovation extraordinaire vint élargir les horizons de l’humanité. L’on avait en effet mis au point un moyen de voyager à vitesse superluminique. Le seuil de la lumière était désormais dépassé.

Notre homme joua alors de toute son influence pour se trouver une place dans l’engin révolutionnaire en partance pour les galaxies. Etonnamment, malgré les dangers que représentait ce genre de mission, il eut néanmoins l’appui de sa femme et de ses enfants. Tous savaient à quel point cela lui tenait à cœur. Aucun homme n’aurait pu rêver de mieux comme famille.

Le jour j arrivé, le vétéran de l’espace embarqua sur la navette superluminique. Son exaltation était à son comble, il allait enfin pouvoir arpenter les étoiles ; tel qu’il l’avait prédit à ses trois ans.

Le voyage fut époustouflant, il put voir les étoiles de plus près qu’aucun homme avant lui ne le fit. Il en vit certaines naitre, d’autres mourir. Il vit des trous noirs, des novas, des supernovas, des naines et des géantes. Grâce au procédé de brèche quantique dans l’hyper-espace, il explora Orion et sa fameuse Bételgeuse, le Sagittaire, l’Aigle et d’autres constellations de la Voie lactée.

Il découvrit même un nouveau monde. Une planète plus bleue que la Planète bleue, avec seul dix pourcent de terres émergées.

Notre homme dirigea la délégation terrienne, et il fut le premier homme non seulement à avoir marché sur Mars et bien d’autres planètes depuis, mais aussi et surtout à avoir offert la main de l’amitié à un extraterrestre, un habitant d’un autre monde que notre bonne vielle Terre.

Ces moments furent pour lui bien grandes en émotion. Il était conscient à son retour sur terre qu’aucun homme n’avait vécu ce qu’il avait vécu. Sa vie d’explorateur était unique. Il était conscient de ce privilège.

Mais encore une fois, il ressentait qu’il n’avait pas atteint ce qu’il désirait. Pourtant il ne se définissait pas comme un homme insatiable, un éternel insatisfait. Au contraire, il était content de tout ce qui lui était arrivé dans sa vie. Il en était heureux et reconnaissant. Mais cela n’empêchait que son rêve d’enfant restait inaccompli ; un désir secret et enfoui, inassouvi.

L’espace intergalactique et le ciel qu’il observait à partir de la terre était deux choses différentes avait-il fini pas comprendre.

Assis sur sa chaise à balancier dans son jardin tropical, observant le vol de l’hirondelle, une idée soudaine le frappa avec la force et la célérité de la foudre. Telle une illumination, elle lui dévoila enfin l’objet de sa si longue quête. Il se leva fébrile, sous l’émotion d’une découverte qui le comblait entièrement, de la façon la plus intègre qui soit. Tel le boddhisattva, il était désormais un être hors du cycle du désir, il avait en effet trouvé son Nirvana. Appuyé sur sa canne il marcha jusqu’à son bungalow. Ensuite à son bureau, il sortit une feuille et un stylo et consigna une seule phrase : « Ne me cherchez pas les enfants, j’ai trouvé le chemin des étoiles ; je vous aime ». « Votre père », signa-t-il au bas de la page.

Le vieil homme endossa alors son manteau kaki de scout, à ses pieds il chaussait ses sandales préférées ; muni de son bâton noueux, il quitta alors sa propriété pour toujours.

Son chemin le mena vers la montagne, celle qui lui obstruait l’horizon au couchant. L’ascension fut difficile, cependant arriver au sommet fut d’autant plus gratifiant. Le panorama était magnifique, l’air plus frais que de souvenir. En cet instant, il se sentit plus vivant que jamais. Une sorte de quintessence existentiel semblait déborder de tout son être, jaillir de tous ses pores, brûler dans chaque fibre de sa chevelure. Il prit une inspiration et emmagasina autant d’oxygène qu’il put, puis jeta un regard sur le précipice. Tout était parfait.

À ses pieds, le sol en contrebas se trouvait à plus d’un kilomètre. Enivré, le vieil homme se sentit investi d’une seconde nature, à l’image de l’hirondelle qu’il observât l’après midi-même.

Lorsqu’il perdit pied, il ne ressentit ni peur ni chagrin, juste le ravissement de véritablement voler, et la douce brise caressant son visage.

Peut-être alors marcha-t-il parmi les étoiles du ciel de son enfance. Mais cela, nul ne le sait…

Faraway land

4 février 2007

In this faraway land of pain and misfortune
My soul still sing, still to yours attuned
And if the melancholy chimes of sins atoned
The heart cannot forgive, nor forget my lost Fortune

In this faraway land, embodiment of my penance
Embodiment of my restive nightmarish dreams
Embodiment of the loss of a feeling from a torn past
Embodiment of you I shall never again possess
I sigh, murmur and mourn about the Queen of my Realms

In this faraway land where I wandered, exiled
No breeze could lift my heart, no water quench my thirst
And the far, almost forgotten, day when to you I lied
Torment me like a hateful lover that I shall never trust

But this faraway land is my last and only hope
My most low status, my most great stand
Where this pain that feels me utterly can become an ode
To you, beautiful bright haven where again I shall land

Oniriques Blues – Anecdotes I

3 février 2007

En attendant le retour héroïque d’Adnan et de Masha, je m’en vais vous présenter quelques unes de mes premières nouvelles et d’autres plus récentes, mais qui auront toutes un aspect commun, l’onirique…
J’espère bientôt avoir le concours d’un illustrateur pour les compléter…

L’esprit de la bouteille…

Joseph était assis sur le pas de sa porte, comme tous les soirs il s’attardait à regarder les passants. En effet, il n’avait pas grand-chose à faire par ailleurs. Depuis quelques temps, il était bien seul. Les marches usées de l’immeuble en ruine ne lui procuraient qu’un piètre appui : le froid mordant qui montait de la pierre séculaire avait fini par rendre insensible son postérieur. Pourtant il ne donnait pas signe de vouloir bouger de là, retrouver son appartement qui pourtant était chaud et douillet. Non, il lui fallait rester dehors.

Regarder les gens passer et respirer l’air frais du soir, lui faisaient comprendre qu’il y avait encore de la vie dans ce monde, et qu’il fallait qu’il s’accroche.

Le réverbère au coin de la rue jetait une lumière pâle, laiteuse et éthérée sur notre homme. Et il lui semblait que le jeu de personnes, allant et venant, tenait de plus en plus d’un spectacle onirique que d’une réalité présente et vécue. Les gens avançaient par mouvement fluide, comme au ralenti, ils semblaient flotter plus qu’ils ne marchaient. Leurs voix étaient devenues comme une musique douce et lointaine. Le froid semblait s’être dissipé et un petit vent douceâtre s’était levé.

Joseph oscillait toujours entre monter chez lui ou rester encore sur le pallier, lorsqu’il lui sembla remarquer quelque chose briller pas loin de là, sur le bord de la chaussée. Une bouteille de verre ? La seconde d’après, il n’y avait plus rien, et lui était revenu à la réalité. Les conversations des passants sonnèrent à nouveau plus claires à ses oreilles, la lumière du réverbère redevint plus vive et le froid plus mordant encore. Il gelait et son corps était tout ankylosé. Et pour le réveiller pour de bon, ce fut la voix sucrée d’une femme :

« Bonjour Joseph, qu’est-ce tu fais là, encore à te geler les os, c’est devenu une habitude on dirait !

On se connaît ? sa voix était hésitante, à la fois parce qu’il était surpris mais aussi parce qu’il était subjugué par le charme qui émanait de son interlocutrice.

Oh, mon Joseph, ne blesse pas mes sentiments en me laissant croire que tu m’aies oubliée. Regarde-moi, je suis Valentine, ta très chère Valentine.

Oui mais bien sûr, où avais-je la tête ? Excuse-moi, Valentine. Je suis juste un peu fatigué… »

Il ne savait pas pourquoi il se comportait ainsi, jouant le distrait, au lieu de dire à la femme qu’il ne la connaissait pas du tout et qu’il ne l’avait jamais vue avant ce soir. Cependant, autre chose le poussait à agir ainsi, il se sentait dans le devoir d’improviser. Comme si cette heure était la sienne et qu’il ne fallait pas la laisser passer, cette occasion ne se présenterait peut-être plus. Et puis la femme, elle, semblait bien le connaître. Ce n’était pas sa faute à lui si elle se méprenait…

Déjà il était debout, le froid amassé dans sa chair s’était tout simplement volatilisé. Il chercha dans sa posture à paraître sous son meilleur jour, empruntant un sourire en coin qui se voulait à la fois indéchiffrable et séducteur.

Et quel bon vent t’amène ? fit-il, d’un air presque détaché.

Mais je suis venue te voir, nigaud. D’abord on va monter, je te fais un bon petit repas et ensuite on improvise. T’as une tête de déterré !

Il se raidit à la remarque. Était-ce là tout l’effet que ses manœuvres de séducteur avaient eu sur la jeune et jolie demoiselle ? Mais le temps n’était pas au déplaisir, il avait une visiteuse de marque, et de plus son hôte se proposait de le restaurer, eut-il jamais rêvé de mieux ?

Avant qu’il ne s’en rende compte, elle lui avait déjà pris le bras. Et le couple devant le vieil immeuble, à l’architecture remontant au moins au siècle passé, aurait fait penser à un tableau de l’ère romantique.

Epilogue

Garrick est un clochard, il n’aime pas qu’on le traite de sans-abri. Sa maison de carton et de bout de bois hétéroclite est à son sens plus qu’un abri. Il y a néanmoins une chose qu’il regrette, c’est qu’elle ne le protège pas assez du froid. Surtout depuis qu’il a perdu Moly. Sa douce chienne au pelage chaud et soyeux contre laquelle il se vautrait pendant les nuits de grande froidure. Il l’avait par ailleurs enterrée non loin de là, dans le parc juste en face, en fait. C’est de ce côté que son regard porte depuis un certain temps. La neige qui tombe, a commencé à prendre une apparence floue. L’autre imbécile de Robert, qui hurle depuis dix minutes parce qu’il ne retrouve plus sa petite bouteille de whisky, semble peu à peu devenir lointain. Le bruit presque ininterrompu des métros passant derrière sa baraque est devenu si vague qu’on pourrait croire à une mélodie sourde et harmonieuse. Et là, pas très loin sur le trottoir, dans la neige fondante, quelque chose qui brille distinctement. Il se frotte les yeux pour mieux voir. Plus rien. La neige est drue, Robert hurlant plus fou que jamais, le métro bruyant ; et pour tout à fait le ramener à la réalité, une voix sucrée de femme…

On le retrouverait deux jours plus tard, le visage figée en un sourire onirique, les doigts crispés fermement sur une étrange bouteille. Un flacon de spiritueux orné à la manière ancienne. Le logotype était une magnifique femme, aux mensurations avenantes, cambrée en une posture suggestive.

Il y avait cette inscription : «DEVIL LADY ! Pour homme seul, plaisir éternel garanti ! »

FIN

Mes mots…

29 janvier 2007

Mots de paix, mots de rage, mots de colères, mots d’amour, mots de haine, mots de vérité et de mensonge.
J’écris pour l’éclat improbable de déraison logique, de pensée contradictoire, de métaphore absolue, de signifié signifiant, de beauté inutile !
J’écris pour le triomphe de la vie, qui n’a de sens que dans l’omniprésence de la mort…
J’écris pour l’absurde intelligible.
Et comme il y a deux siècles les disciples du Parnasse, j’écris… pour la beauté du geste !

Garde quelque peu…

20 janvier 2007

Garde quelque peu de toi ô mon aimée
Quelque peu d’affection à l’abri du dégout
Quelque peu de passion dans les coups portés
Garde quelque peu de toi, même si tu t’en fous

Je te préfère méprisante qu’indifférente
Je te préfère blessée qu’inaccessible
Mais tu sais combien oppressante
Est l’angoisse dans mon cœur répréhensible

L’amour peut faire mal, et vraiment
Il fait souvent plus mal qu’il ne fait bien
Mais le tourment que je reçois du tien
Je le préfère à tous les bonheurs, absolument

Garde quelque peu de toi dans tes yeux
Raconte-moi l’étendue parfaite de ta haine
Laisse-moi pleurer et partager ta peine
Un peu de toi plutôt que cet air insoucieux

Une amitié chère devient souvent amère
Mais les petites joies à jamais échangées
Compensent plus que de raison la misère
Venue tragiquement tout supplanter

Garde quelque peu de toi ô bien-aimée
Je sécherai tes larmes tendrement
Je te raconterai le bonheur à l’avant
Qui n’attend que la guérison de ta plaie

Garde l’entièreté adulée, chérie du toi
Je te préfère vivante, pour ou contre moi

Incandescente

12 janvier 2007

Incandescente est la main qui effleure ma chair
Tel le souffle glacial qui émane de sa bouche
Et ma peur viscérale de partager sa couche
Et l’amour indicible marqué en moi au fer

Incandescent, ce lien qui à elle seule m’unit
Comme un feu éternel plus ardent qu’une étoile
Un collier désiré, une torture qui se voile
Un nécessaire présage à notre avenir bruni

Avenir assombri par les cendres qu’elle laisse
Telle une trainée macabre pourtant enchanteresse
Expression d’une joie qui se mue en détresse
Passion interdite de cet impossible maîtresse

Je l’aime pourtant ma dame de feu et de glace
Je l’aime, au moins autant que ma propre vie
Et le désir que j’éprouve pourtant pure folie
C’est de brûler sous son ardeur qui m’enlace

Terres immortelles

8 janvier 2007

Dans le tumulte insensé, fruit de nos passions sans nombre, réside parfois un calme inattendu. Sa nature sereine provient des certitudes mêmes qui défient l’entendement des connaissances humaines. J’ai longtemps erré, ma vie un rébus insoluble. J’ai parfois aimé, mon cœur souffrant mille morts.

Pourtant rien ne fut pire que l’instant de détachement total, où la seule sensation était le manque de sentiments.

À cet instant perdu dans l’infinité du temps, suspendu tel le socle de toute inexistence, j’ai désiré plus que tout, de l’amour, les terres immortelles…

Immortal lands

8 janvier 2007
In the irrational turmoil, fruit of our innumerable passions, resides sometimes unexpected calmness. Its serene nature comes from the same certainties which defy the understanding of human knowledge. A long time I wandered, my life an insoluble riddle. I sometimes loved, my heart suffering thousand deaths.
However nothing was worse than the moment of total detachment, where the only feeling was utter numbness. At this moment lost in the infinity of time, suspended as the base of any inexistence, I wished with all my heart to know again the immortal lands of love…

Reborn

7 janvier 2007

Has all love vanished from your heart?
Has your conscience been utterly extinguished?
Is betrayal what you ultimately wished?
How can you look at yourself without feeling any hurt?
There are many things I wonder about
And all questions remain unanswered
My beliefs waver now with doubt
While it is red tears that my eyes shed
Nonetheless I just can’t forget
I grieve for your remembrance lost
For the kind man who you once was
God forgive this one who is past regret
Make him remember the gentleness in heart
Let him be reborn to the Elohim