Sa peau lisse d’ambre saupoudrée d’aromates,
Luisante sous la chaleur agréable et légère,
Est objet d’attentions sous les feux séculaires
Témoins des temps antiques et de l’ère primate
Farouche, elle évolue comme en pleine cavalcade
Exécute les figures de pied et main d’expert
Le public, ému à l’excès, désespère
Et se poursuit la danse de la grande dame nomade
À elle-seule, Almée est une voix lancinante
Bien plus que la musique, elle reste fascinante
Elle se déhanche si bien, femme nombril du monde
Ses gestes alanguis, ses gestes énervés
Toute une histoire, un rêve, une sincère épopée
Elle parle avec son corps d’un langage qui abonde
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Je pense à toi, Almée, involontaire pécheresse
Ton souvenir vivace me harcèle de tendresse
Par les nuits ténébreuses où ta présence altière
Me manque tel l’ardeur à ceux qui sont en bière
Je revois ton visage, véritable enchantement,
Aiguillon de mon cœur qu’il emplissait d’allégresse
Je revois les courbures de ton corps charmant
Et les ondulations qui m’emplissaient d’ivresse
Où es-tu donc allé, infante de l’Étrangère ?
Pourquoi m’avoir laissé, perdu dans le mystère ?
Mais ton pas est léger en danse comme sur la route
Tes idylles impétueuses, malheureusement courtes
Ont le rythme endiablé des récoltes de la Faucheuse
Pourtant point d’amertume, je t’aime ultime danseuse