Noveling Life

Univers D'Un Apprenti Conteur – Alsem WISEMAN

Hélène

2 juin 2006

Si ce soir demoiselle, je pouvais te voir
Contempler ta beauté, regarder tes jolis yeux
Sans toutefois ni à toi ni à eux
Paraître importun ou imbu d’espoir

Si ensemble avec toi, on pouvait se laisser choir
Comme deux fous, heureux sous le ciel
Se fichant de tout, même des jours sans soleil
Ne demandant à la vie que l’envie de croire

Si enfin les épanchements de ton cœur
Voulaient me faire une fleur
Et rendre à mon rire, un sourire

Je ne dirais plus ‘si’, je te le demande
Hélène accepte ces mots comme une offrande
Ce soir, je frappe à ta porte, espère te voir l’ouvrir

A la fille d’ailleurs

1 juin 2006

Réalité semblable au rêve
Pourtant aujourd’hui encore subsiste le souvenir
D’elle, qui éveilla mon désir…
Elle m’apparut comme aux premiers jours Eve
Semblable aux fleurs sous le soleil d’été
Pleine de grâce, d’attraits et de volupté

Elle n’était pas princesse
Et encore moins paysanne
Mais à cette dernière, elle empruntait l’allégresse
Et à la première cette tristesse nonchalante
Elle n’était pas d’Afrique, pas de mon village
Pas de celles qui ont vu courir mon âge
Mais je la sentais aussi proche qu’une sœur
Aussi proche qu’une mère douée de cœur

Sa voix mélodieuse
Me guérit des odieuses,
Ces mauvaises choses
Que la vie nous impose

Je l’ai entrevue et senti qu’elle était franche
Si je pouvais danser, tenir ses hanches
Car elle m’inspire passion, angoisse et joie
Elle inspire ce qu’est l’amour, quelles sont ses lois

Avant que te connaître

27 mai 2006

Avant que te connaître,
Je t’ai aimé.
En moi ton regard a vu naitre
Un tumulte passionné !

Mais sceptique, tu as du mal à croire
Ce que je sais comme vérité.
Désemparé, que faire pour t’émouvoir,
Te faire comprendre ma sincérité.

Avant que te connaître,
Je t’ai aimé.
Pensé, si j’avais pu être
Celui à qui tu parles, en aparté…

Je t’ai aimé,
Suis sûr de te connaître.
Comment te faire connaître
Le fond de mes pensées.

A mes yeux, ô bien aimée,
Sous aucun paraître
Ne se dissimule ton être.
Dois-je pour cela être blâmé ?

Crois-moi, mon amour est véritable !
Qu’est-il nécessaire de connaître pour aimer ?
Ai-je tort de penser que c’est connaître qui nécessite d’aimer ?
Qu’aimer à me connaître me rendra pour sûr aimable ?

Je t’ai aimé, et aimerais te connaître,
Ô très chère, laisse ton cœur me reconnaître !

Le calligraphe

27 mai 2006

Ma plume en main
Une à une je pose mes lettres
M’enfin j’essaie d’être
Calligraphe de première main
J’ai pas d’inspiration, je vis
Retiens ce que m’inspire la vie
Entre elle et moi je veux que ça rime
Que s’arriment les liens que j’explicite dans mes rimes
Que la prose que l’on vit
Devienne pure poésie
Je veux faire moine copiste forcé
D’ennoblir ce qui lui est conté
Ecrire amour sans tour
J’y mets l’accent chaque jour
Entre parenthèses je mets nos guerres
Nos haines et nos revers
En majuscule j’écris la paix
Mais pas d’effet
Même quand je note en gras tous les méfaits
Je note et même à force d’écrire je ne sais
Si l’existence est un texte mal fait
Si la vie est un contexte imparfait
Ou si tous autant que nous sommes
Ne sommes qu’une somme
De mots insensés
Une suite sans syntaxe établie
Un phénomène non pensé
Un fait accompli
Je sens que vous ne comprenez pas ce que je dis
Je fais juste calligraphe
Je mets le quotidien en paragraphe.

Divine et dangereuse

27 mai 2006

Elle est aimable, chaleureuse
Elle est souriante, toujours heureuse
Elle est joyeuse, peut-être trop gaie
Elle est un soleil, une lumière d’été
Elle est une chaleur venue d’ailleurs
Elle est une offrande à la vie
Une incarnation, un sujet d’envie
Elle l’est et bien plus, par ailleurs
Est-ce mentir de dire qu’elle invite à aimer
Que malgré tout n’est point à blâmer
Comme l’étoile dont la nature est de briller
Et ce qui de trop approche, de brûler

Lettre à Camille

22 mai 2006

A ma tendre, très chère, que dire à ma petite Camille
Ma bouche est aussi sèche que l’encre de mon stylo bille
Mon esprit plus infertile que toutes les terres du Sahel
C’est comme un vide dans ma tête lorsque je pense à elle
Pourtant j’ai tant à lui dire, tellement d’elle à apprendre,
Mais voilà, je suis comme interdit devant elle, sous le charme
Comme le pèlerin qui, au bout d’un si long voyage
N’ose croire à l’oasis sous ses yeux, qu’il prend pour un mirage
Elle est celle que j’attendais, celle que je poursuis, celle qui essuie mes larmes
Elle est le port d’attache, le rêve où je veux finir mes jours
Mais commençons par le début, l’allégresse et notre amour
Commençons par ces luttes desquelles nous sortirons toujours plus unis
Par ces tendres années qui nous verrons en harmonie
J’y crois de tout mon cœur, amour, nous sommes capables
De ces joies éphémères, ces instants magiques que l’on dirait volés
Ces moments de bonheur qui en nous traverserons les siècles
Et, lorsque au firmament, à l’horizon de nos vies passées
Il n’y aura pas de regrets, peut-être, une envie d’encore un siècle
Un temps juste pour nous deux
Nous nous regarderons alors droit dans les yeux
Et mutuellement nous ne verrons pas nos corps meurtris par le temps
Peut-être que si, mais pas avec une nostalgie amère
Puisque nous éclaterons d’un rire sincère
Puisque sur toutes ces années, nous n’aurons jamais eu besoin de plus pour apprécier la vie
Cette étrange, et grâce à toi, marquante, vibrante, flamboyante comédie

Sous son regard

22 mai 2006

Des éons sous son regard
Sont tels des jours éphémères
Furtifs comme les vents hagards
Dans les cœurs des relents amers

La Putain

22 mai 2006

Comme une apparition, elle est venue à moi
Moi qui pourtant ne demandais rien
Elle m’a fait goûter au repos sous son sein
M’a appelé à elle, a fait de sa demeure mon toit
Et bien plus elle m’a apporté
Bien de chose que je croyais hors de porté
Oui elle était belle, elle l’est toujours d’ailleurs
Le rêve de tout homme, qu’il soit d’ici ou d’ailleurs
Vous me direz peut-être c’est juste qu’une parure
Que sa beauté n’est rien de plus qu’un paraître
Mensonge ou vérité j’aime sa façon d’être
Séduit par sa pureté et sa luxure
Deux choses qui ne vont guère ensemble
Pourtant elle est les deux à la fois
Elle m’a aimé et aujourd’hui me fait porter la croix
Nous qui allions si bien ensemble
Pas eu le temps de voir passer le temps
Mon séjour auprès d’elle n’a duré qu’un instant
Déjà elle marche, déjà elle court
Coureuse, elle le sera toujours
Laissant derrière elle des pauvres gens comme moi
Sans jamais dire au revoir, sans jamais dire pourquoi
Oui ne laissant rien de plus, sinon un regard hautain
Je n’ai pas eu le temps de chercher, elle était partie la putain

Inspiration

12 mai 2006

Tel un souffle d’azur qui frémit et qui ploie
Tel un rêve éveillé d’un vent divin obscur
Et ma propre pensée que je laisse aux augures
Et ma plume éthérée que je mets à l’emploi

Ainsi qu’une douce brise qui me remplit d’émoi
Inondation en moi d’images et d’écritures
Panoplies équivoques d’improbables fournitures
Et d’idées farfelues qui s’agitent prises d’effroi

Tu es le rejeton de mon monde intérieur
L’expression de mes peurs ainsi que mes fureurs
Tu es la fée volage qui torture ma raison

L’impossible chimère que j’essaie de saisir
Tu es la perfection, source d’inspiration
L’improbable idée que mon esprit désire

Pirates

12 mai 2006

Ainsi qu’une meute de loups, hagard et affamée
Obéissant à la griffe d’un chef intimidant
Fourrageant la lande et la campagne, autant
S’appropriant tout de leurs crocs acérés

Ainsi que des rapaces sur la mer indolente
Guettant à l’affût tout ce vaste paysage
D’un regard perçant, vorace, vous violente
Leur présence au lointain, soudain sombre présage

Ils sont les rejetons d’un monde qui les dénigre
Proscrits justement ou injustement, ils émigrent
Vers des cieux bienveillants pour leurs âmes esseulés

Ils sont les magiciens des vagues intrépides
Ingénus, barbares récalcitrants, à jamais désolés
Ils étaient tout et rien, traitres aux cœurs insipides