Noveling Life

Univers D'Un Apprenti Conteur – Alsem WISEMAN

Au Sortir de l’Ombre – Syven

27 mars 2011
Au Sortir de l’Ombre

Au Sortir de l’Ombre

ISBN : 978-2918719113

Auteur : Syven

Éditeur : Editions du Riez (11 janvier 2011)

Quatrième de couverture :

Londres, 1889. La guilde d’Ae protège les aethrynes depuis des siècles pour qu’elles se consacrent à leur tâche : garder piégés dans leur ombre de sinistres monstres avides de massacre, les gothans. Lorsque la secte des némésis s’attaque à ces prêtresses, l’organisation est ébranlée par la traîtrise de plusieurs agents d’importance. Les traqueurs William, Christopher et Heinrich, qui sont chargés de la protection de lady Eileen pour une nuit, n’imaginent pas les enjeux de la chasse dont ils feront bientôt l’objet. Mais dans l’ombre d’Eileen, attentif, « Il » sait ce qui est sur le point de se jouer.

Citations :

« Les journaux avaient beau dénoncer le laxisme impardonnable qui conduisait cette catégorie de la population à sa perte, il peinait à croire que les pauvres gamins hagards qui mendiaient du pain en étaient arrivés là de leur propre chef. »

Au Sortir de l’Ombre, p. 247

Mon avis :

Ayant suivi la création de ce livre, en mode lurker[1], sur l’excellent blog de Syven, où elle divulguait l’évolution du projet avec parcimonie et une bonne humeur communicative. Je peux dire que je suis certain d’une chose, c’est qu’elle y a travaillé sérieusement à son ouvrage. Et devinez quoi, cela se ressent à la lecture de ce roman.

L’intrigue est originale, et le brio de l’auteur réside dans le fait qu’elle a entre autre exploité la mythologie judéo-chrétienne pour créer un univers à part, dangereusement crédible.

Si je dois analyser l’ouvrage de manière détaillée, je commencerai donc par la forme pour terminer sur le fond.

En ce qui concerne la forme donc, je dois dire que j’ai été tout à fait bluffé ! Tout de suite, j’ai été entrainé dans le récit tant l’auteur use d’un style clair, précis, agréable et très visuel. Si les descriptions sont généralement lapidaires, elles n’en sont pas moins percutantes sinon pertinentes, de même que les dialogues. Ceci rend donc l’histoire non seulement facile à suivre, mais d’une dynamique presque cinématographique.

Le suspense est distillé avec maestria de sorte que le lecteur sans être frustré ne peut néanmoins se départir de l’envie de connaître la suite. L’intrigue est également bien ficelée, en ce qui me concerne, au trois quart du roman, je n’aurais pu deviner le dénouement. Premier constat donc, pour un premier roman, je trouve que Syven fait un sans-faute en évitant les écueils récurrents (descriptions trop alambiquées et inopportunes, rythme peu soutenu ou inégal, intrigue mal maîtrisée => Pourtant avec le nombre de rebondissements et de contingences, il y avait de quoi se casser les dents).

Sur le fond, comme je l’ai dit plus haut, l’auteur a su tordre selon ses désirs des mythes qui sont plus ou moins universels et de part ce fait a su profiter des sous-entendus et d’allusions pour créer un univers très riche et très réel.

Londres du XIXème siècle est également très bien rendu, avec cette ambiance haletante évoquant un Sherlock Holmes. Les différents protagonistes, à l’exception peut-être de lady Eileen (quoique après coup je conçois une telle personnalité par rapport à la tâche qui lui incombe, lol, mais shuuut on va pas vous spoiler la surprise), sont également crédibles sinon quelque peu archétypaux. Mais je pense que sur ce point, il n’y avait vraiment pas moyen de faire mieux avec une intrigue si fouillée et  le même nombre de pages. Je suppose que c’était un choix que l’auteur a dû faire, et c’est dans l’ensemble un pari réussi.

Pour résumer donc, je trouve que le roman est une véritable prouesse. Le seul bémol que je puisse émettre, et c’est vraiment une question de goût personnel. J’ai trouvé l’univers assez fataliste, et j’ai regretté le fait que les personnages humains, malgré leur fougue et leur énergie n’aient pas plus eu à offrir sinon à décider (l’éternelle question du destin et du libre arbitre) et cela m’a laissé quelque peu sur ma faim.

Mais encore une fois, vœu pieux, je ne serais pas mécontent de voir l’auteur refaire une incursion dans cet univers des gothans.

Note : 8/10

 


[1] Observateur passif

PS: Chapeau bas à Aurélien POLICE pour cette couverture simplement magnifique

The Wise Man’s Fear – Patrick Rothfuss

26 mars 2011

The Wise Man's Fear

Nombre de pages: 1008 pages

Editeur: Gollancz (1 Mar 2011)

ISBN-10: 0575081414

ISBN-13: 978-0575081413

“So yes. It had flaws, but what does that matter when it comes to matters of the heart? We love what we love. Reason does not enter into it. In many ways, unwise love is the truest love. Anyone can love a thing because. That’s as easy as putting a penny in your pocket. But to love something despite. To know the flaws and love them too. That is rare and pure and perfect.”

Wise Man’s Fear P.66[1]

“Not pointless.” I protested. “It’s the questions we can’t answer that teach us the most. They teach us how to think. If you give a man an answer, all he gains is a little fact. But give him a question and he’ll look for his own answers.”

Wise Man’s Fear P.628[2]

Suite du très prometteur et captivant The Name Of The WindThe Wise Man’s Fear continue sur cette lancée en nous faisant découvrir Kovthe, l’homme derrière la légende. Le style de l’auteur est toujours aussi fluide que complexe.

L’intrigue est détaillée, la narration imagée, le tout jouissant de ce côté épique déjà présent dans le premier opus.

Pour raconter son histoire, Patrick ROTHFUSS a choisi de le faire par la bouche de son protagoniste, qui est un acteur, un musicien, un conteur et un magicien. Ce narrateur se reconnait comme quelqu’un de passionné, grandiloquent et qui n’hésite pas de mentir si cela peut donner une meilleure histoire que la réalité, même s’il insiste que les choses importantes seront toujours relatées avec exactitude. Nous sommes donc dans un cas de un narrateur peu ou non fiable (unreliable narrator), et cette entourloupe technique apporte un peu plus encore de suspens et de complexité au récit.

Le protagoniste donc, pour des raisons pratiques, va conter son histoire en trois jours, d’où la trilogie. Cette espèce de mise en abîme est très bien exploitée par l’auteur qui nous plonge littéralement dans son monde. Ceux qui ont aimé le premier jour, aimerons le second, d’autant plus qu’on découvre subtilement l’immensité de l’univers créé par l’auteur.

Le livre est dense et volumineux, et se savoure comme du bon vin. Si la Fantasy a été stigmatisée (et pas nécessairement à tort) d’être un genre où l’on met trop d’importance dans la construction d’un univers au détriment de l’intrigue et des personnages, on rencontre ici une structure tout à fait à l’opposé. Il est vrai que la plupart des personnes, après un voyage par exemple, vont rapporter leur impression par rapport à l’environnement bien entendu (beau, dangereux, désert, luxuriant, etc…), mais surtout par rapport aux personnes qu’ils auront rencontrés, il en est de même de Kovthe. Il décrit très bien sa relation par rapport à sa société au plutôt aux sociétés et différents personnages qu’il côtoie.

C’est d’ailleurs à ce niveau que j’émets mon seul bémol. Contrairement au premier livre, je trouve que l’auteur a été très chiche sur le background de l’histoire étant donnée la taille de l’ouvrage. Cela dit, j’attends donc vivement la suite pour connaître le fin mot de l’histoire.

Je recommande vivement cette œuvre, d’autant plus que les éditions Bragelonne, contrairement à ce qui semblait être devenu la règle lors de la traduction d’œuvre anglo-saxons en français, publie cette histoire en respectant la découpe originale.

Note : 8,5 / 10

 


[1] « Donc oui. Il avait des défauts, mais en quoi est-ce important lorsqu’il s’agit des affaires du cœur ? Nous aimons ce que nous aimons. La raison n’y est pour rien. À bien des égards, l’amour insensé est le plus vrai. N’importe qui peut aimer car. C’est aussi facile que de se remplir les poches. Mais aimer malgré. Connaître les défauts et les aimer de même, cela est rare, pur et parfait. »

 

[2] « Pas vain, protestai-je. Ce sont les questions auxquels nous ne savons répondre qui nous donnent le plus d’enseignement. Elles nous invitent à réfléchir. Si tu donnes une réponse à quelqu’un, tout ce qu’il reçoit est un simple fait. Donnes lui une question, et il cherchera ses propres réponses »

Bottes de sept lieues

7 mars 2011

Mort de rire aujourd’hui, la petite princesse est apparemment déjà prête à faire des pas de géant!


L’homme est toujours vivant, mais il semblerait que l’artiste sommeille profondément

5 mars 2011

Voilà quelque mois déjà que je n’ai plus fait d’interventions fréquentes sur cet espace. Non pas que je n’ai rien à dire (quoique… ^_^), mais surtout que je n’ai pas eu le temps dernièrement.

Ce manque de temps est un phénomène qui ne cesse de croître, d’où il faut bien que je constate que les mesures d’urgence s’imposent.

« Tout est question d’organisation ! » me dit souvent mon père, et il a probablement raison.

Sur le grill, j’ai bien entendu mes trois projets de romans, dont INTIKA qui a beaucoup avancé récemment, le texte était prévu pour 400 000 signes, mais ayant dépassé tout dernièrement les 300 000 signes et n’étant qu’à la moitié de l’intrigue, je ne le vois plus s’achever avant les 600 000 ou 700 000 signes. Du coup, si je devais avancer au même rythme que je l’ai fait jusqu’à présent, ce n’est pas demain la veille que je l’aurais fini.

Du coup je me dis qu’il va me falloir m’organiser, un peu comme apparemment les écrivains professionnels le font. Ne pas seulement attendre l’inspiration pour écrire, ne pas laisser le projet en plan quand on a des idées mais un manque de temps. Essayer donc de trouver dans mes journées, un temps spécifique à consacrer à l’écriture et uniquement cela et s’y dédier sérieusement.

Je pense que la plupart des auteurs commencent à écrire par hobby, c’est donc au départ un loisir, mais pour arriver à quelque chose de concret, il n’y a pas de miracle à mon sens, il faut y travailler. Et ce n’est pas parce qu’on y travaille que cela devrait soudainement et nécessairement devenir moins fun.

En ce qui concerne mon premier projet de roman, certainement le plus ambitieux, prévu en deux énormes tomes à la manière anglo-saxonne, j’en suis au stade du doute, tel qu’expliqué avec beaucoup de lucidité par mon cher ami, le Sieur Barde Nicolas B. WULF, dans son article « Ne plus y croire« .

Le projet AL KHAN connaîtra certainement une fin, mais il me faudra fournir un énorme travail de reconstruction auquel je ne suis pas pour l’instant disposé à m’atteler.

Enfin, le projet Allégeance lui est pour l’instant au placard, j’en suis à une partie de l’histoire où je suis proprement bloqué dans l’évolution de l’intrigue. Je sais où vont les personnages, mais je n’ai aucune idée de comment les y faire arriver.

Quant à mon projet de maison d’édition, il est aujourd’hui plus proche de sa concrétisation que jamais. Mais reste encore des éléments pragmatiques mis en exergue auquel je dois m’atteler. Aujourd’hui, je comprends mieux mon erreur dans le postulat de départ et l’ayant revu, je pense être plus serein dans l’organisation de la suite des évènements.

Le monde de l’édition étant très changeant et ardu, j’avais prévu au départ de créer une maison d’édition dont je ferais mon activité principale. Cette option n’était malheureusement pas viable, surtout par le fait qu’elle demandait immédiatement un investissement financier énorme. Néanmoins, le fait de concevoir la maison d’édition en tant qu’activité complémentaire me ramène à l’impératif du temps, puis ce n’est pas une sinécure, c’est un travail, même si on le fait par passion, (contacter les auteurs, lire les manuscrits, corriger ceux qu’on retient, faire intervenir des correcteurs , effectuer les maquettes, contacter les illustrateurs, contacter et travailler avec les studios pour les versions audios, contacter les imprimeurs, les diffuseurs, les médias, les libraires, gérer le site internet, se déplacer aux festivals) => d’où à nouveau la question d’organisation.

Et puis, au cas où ma douce passerait par ici, bien sûr que je n’oublierai pas de t’inclure en tête de liste de mon programme. Comme le dit l’article l’homme est bien vivant, et c’est grâce à toi et à notre petite princesse ;-), l’artiste passera après !

Vous l’aurez compris, l’agenda est conséquent, ce qui exige une bonne préparation. Néanmoins, j’en suis au point où je sais qu’il faut que je me lance. La sagesse populaire n’a pas toujours tort cf: « Quand faut y aller, faut y aller« 

À très bientôt donc pour la suite des festivités !

Mei, ton regard intense…

25 février 2011

Mei, ton regard intense songe-t-il aux jours heureux,
Période d’insouciance et de tendre innocence ?
Songe-t-il à nos aveux, nos paroles d’allégeance,
À l’indolence jouissive de nos accords fiévreux ?

Il me plait de penser, parfois en aparté,
Que je puis chaque instant te faire cueillir la rose
Des joies inépuisables, parvenu à l’acmé
Des douceurs impossibles, tuer l’ennui morose…

Il me plait de penser nos jours réinventés
Sur l’immuable train de nos vies quotidiennes
Il me tarde de trouver comme par un acte manqué
L’alchimie nécessaire au bonheur à l’ancienne,

Car s’il faut souscrire à une tendance de l’heure,
Pourquoi ne point céder à ce mythe de l’âge d’or ?
Mais peu m’importe l’instant, peu m’importe le jour,
De toute ma force vive, tu es la femme que j’adore !

Well … Happy New Year 2011

31 décembre 2010

Puisque l’occasion s’y prête, je vous souhaite une très bonne année 2011 ! Qu’elle soit une aventure emplie de rebondissements palpitants, de joie, d’amour et d’amitié, de succès et de créativité…
Donc tout le meilleur, du meilleur cru : HAPPY NEW YEAR 2011 !!!

Renaissance

24 septembre 2010

Lorsque l’été de sa chaleur m’inonde
J’aime à me lover au creux de ton sein nu
M’abreuvant de ta fraicheur, ma pensée vagabonde
Se perd et se retrouve, naïve et ingénue

L’instant est en soit une profonde renaissance
Que mon imaginaire découvre avec aisance
Et ton parfum de jasmin, senteur venue d’orient
M’enivre de désirs lascifs comme innocents.

Empli de cette folie qui liait Dionysos
Tout en extravagance, tel un magicien d’Oz
Je me libère enfin de mes liens de Mortel,
Exaltées, mes ailes déployées, immatérielles,

S’offrent à la lumière de tes yeux flamboyants
Et sous ce regard vif de déesse altière
Genou en terre, prêt, tel un antique rétiaire
Je m’ouvre aux éléments de l’Au-delà rayonnant

Éternel Révolution

23 septembre 2010

Un matin nouveau s’érige émergeant des abysses,
Et l’on dirait un chant des victoires improbables.
Tel un géant flamboyant jailli d’un précipice,
Le Soleil tend ses bras en mille rayons palpables.

Il nous parle des joies du triomphe primordial
Sur le secret enfoui de nos peurs animales.
De boue et de poussière et de fragment d’étoile,
Nos corps gémissent et crient de leurs forces qui s’étiolent.

Nos consciences s’animent de la vie qui les habite
Et s’échinent et s’érigent et défient l’anéantissement.
Il faut être pour subir la peur de ne plus être,
L’angoisse de ne connaître notre propre aboutissement.

Et si chaque matin l’Existence crie victoire,
Le prix de cette rengaine farouche et cathartique,
C’est la renaissance, la jeunesse chaotique,
L’inexpérience, l’incertitude et de même l’espoir.

Dilection

22 septembre 2010

Lorsque la fureur du cœur déborde de ma bouche,
Je crains bien que les mots ne soient à la mesure.
Vois-tu, j’aime à la folie, à la démesure;
J’aime à la suspicion de tout qui te touche.

Et cette dilection, effrayante et farouche,
Je sais, à ton regard, qu’elle peut créer l’usure,
La fragmentation, de notre lien, la brisure;
Me ravir à jamais l’élection de ta couche.

Et quand bien même cela serait réalité,
Que nos mains décroisés se seraient éloignés;
Bien pire la vérité de nos cœurs dénoués.

Plus qu’organique, au-delà du spirituel,
L’amour que je te porte ; une passion, un rituel ;
L’apanage éternel de mon âme immortelle.

Fantasy

29 janvier 2010

Pourtant il faisait jour sous le firmament noir,
Et le soleil nacré jetait des ombres mythiques,
Inondant la Terre de leurs beautés cosmiques ;
La charogne exultait pour une parcelle de gloire.

Comme si un peintre fou traçait l’Apocalypse,
Des monstres plus illustres que dans l’Odyssée d’Ulysse,
Jaillissaient de l’abîme comme d’avides Léviathans.
L’humanité en peine, vers les cieux implorants,

Demandait fervemment la venue de héros.
Non du ciel, de la terre, de la forêt, ni des eaux,
Ils surgirent hardiment de la multitude amorphe,

S’organisèrent comme ils purent, en catastrophe
Mages, Guerriers, Chevaliers, d’Amérique ou d’Asie
Vaillamment ils luttèrent par simple fantaisie