Identité, nom féminin :
§ Caractère permanent et stable d’un individu, d’un groupe.
§ Ensemble des données de fait et de droit qui permettent d’établir qu’une personne est bien ce qu’elle prétend être.
Lorsqu’on rédige un récit, il me semble de plus en plus évident qu’il convient de réfléchir au préalable aux grandes lignes qui régiront celui-ci. Et l’un des points clefs à prendre en compte, c’est bien entendu les personnages.
Certains auteurs d’ailleurs n’y vont pas de main morte, fiche de personnages, avec habits, couleur des yeux et de cheveux, pouvoirs, etc. On pourrait vite tomber dans le jeu de rôles…
Si cette manière de faire est vivement pratique, il convient de constater qu’elle n’est pas suffisante.
Rendre un personnage crédible ressort soudain presque du domaine de l’impossible. Comment en effet donner une griffe (marque de fabrique) à un personnage sans que cela ne soit trop convenu. Du genre, il répète le même mot à chaque fin de phrase. Ou encore il déstabilise avec son regard d’acier.
L’idée est bien entendu de parvenir à travers les descriptions, dialogues et actions, à faire ressortir un ensemble cohérent qui définisse l’identité du ou des personnages.
Aussi, il faut toujours se rappeler que la cohérence n’exclut pas la complexité.
Si vous, auteur, en tant que personne, vous plaisez à croire que vous êtes unique dans le monde, au conglomérat de votre look, votre personnalité, votre vécu et vos affinités, un premier pas vers la manière de cerner un de vos personnages, serait peut-être d’essayer de vous cerner vous-même.
Je ne doute pas que l’exercice s’avérera difficile…
Cette approche donne, à mon sens, une autre perspective et qu’importe le genre d’histoire qu’il nous prend de raconter, il devient un peu moins probable de tomber dans ce manichéisme basique où chaque personnage est rien de plus qu’ébauché et surtout catalogué (bon/méchant). De même, si l’on cherche à pousser ce raisonnement plus loin, on en arrive également à vouloir abolir l’autre manichéisme, plus subtil celui-là, puisque tout y transparait en nuance de gris. C’est un raccourci que j’ai vu pris dans beaucoup d’ouvrages et qui m’a plus d’une fois fait sourire, car il n’est pas aussi facile de tromper le lecteur.
Si l’idée de départ, comme dit plus haut est de créer et mettre en scène des personnages authentiques, il ne suffit absolument pas de peindre en quelques lignes leurs qualités et y ajouter quelques défauts pour faire bonne mesure. Tracer des personnages au moral, ou au tempérament flou en espérant ne pas tomber dans l’évidence n’est pas vraiment une sauce en soit qui permette de réussir ses personnages.
Les enjeux de l’histoire, les raisons derrière chaque action, les tenants et les aboutissants sont la sève dans laquelle l’auteur doit aller tirer l’essence de ses personnages. En voulant reprendre, un formule de psychologie primaire, il convient d’essayer de construire un équilibre entre l’innée et l’acquis pour chaque personnage, trouver les raisons de leur comportement non seulement dans leur être propre mais aussi par rapport aux circonstances qui les encadrent.
Le génie se révèle alors lorsque, d’une manière ou d’une autre, l’auteur arrive à faire deviner plus de profondeur à son personnage, établir une ambiance qui le définit. Parce qu’il ne faut pas se leurrer, il est bien évidemment impossible de décrire de manière exhaustive une personne quelle qu’elle. D’ailleurs, l’exercice en vaut-elle vraiment la chandelle ?