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The Long Price Quartet – Daniel ABRAHAM

dimanche 17 janvier 2010

“We say that flowers return every spring” Dana said, “but that is a lie. It is true that the world is renewed. It is also true that the renewal comes at a price, for even if the flower grows from an ancient vine, the flowers of spring are themselves new to the world, untried and untested.

“The flower that wilted last year is gone. Petals once fallen are fallen forever. Flowers do not return in the spring, rather they are replaced. It is in this difference between returned and replaced that the price of the renewal is paid.

“And as it is for spring flowers, so it is for us.”

THE PRICE OF SPRING, p.347, Daniel ABRAHAM

Faisant écho à un article précédent de ce blog, vous parlant de mes envies de lecture, je viens vous présenter cette tétralogie d’un auteur que décidément j’affectionne, Sieur Daniel ABRAHAM. Et cela tombe bien puisqu’il se trouve que la traduction de l’œuvre en question existe maintenant dans la langue de Molière, de quoi ravir ceux qui autrement se seraient sentis frustrés (pour cause que l’anglais n’est pas leur tasse de thé ou de café ^_^), sous le titre Les Cités de lumière aux éditions Fleuve Noir.

Tout d’abord, les titres des quatre livres :

  • A Shadow in Summer (March 7, 2006) – La Saison de l’Ombre (Fleuve Noir, ISBN 978-2-265-08440-7, 2009)

ISBN 978-0765313409

  • A Betrayal in Winter (August 21, 2007)

ISBN 978-0765313416

  • An Autumn War (July 22, 2008)

ISBN 978-0765313423

  • The Price of Spring (July, 2009)

ISBN 978-0765313430

Ensuite, l’analyse de l’œuvre. En réalité, j’aurais voulu faire une analyse livre par livre, qui je pense aurait pu être encore plus pertinente en rapport au contenu, mais j’ai craint que faisant cela, je ne vous gâche le plaisir. Il est toujours un peu difficile de parler d’un coup de cœur, afin de donner envie, car le but bien sûr est de partager, sans pour autant en dire trop et garder intact le mystère d’un livre.

Aussi, est-ce la raison pour laquelle, j’ai choisi de faire court et vous parler de l’œuvre dans son ensemble, cela se justifiant également par le fait que les quatre livres font vraiment un tout indivisible, et que même si chaque chapitre amène des points de vue différents ainsi que de nouveaux personnages, l’idéal reste bien entendu de les lire selon l’ordre de leur parution, car il y existe bien un fil conducteur qui n’est autre que le personnage principal, Otah Machi.

L’auteur réussit avec brio à créer un univers cohérent et crédible, et surtout où la magie (l’art complexe de la maîtrise de ces êtres fabuleux, les andats) n’est pas un faire valoir pour sortir les héros des situations les plus désespérées.

Cette tétralogie, je la vois un peu comme un concert qui monte en puissance pour finir avec un final grandiose et qui justifient les attentes. C’est une fresque épique, intimiste, qui à ce jour encore, quelques mois après lecture, me laisse une profonde nostalgie.

Je pense qu’une fois de plus c’est le lyrisme de l’ensemble qui m’a touché. L’auteur a vraiment un talent pour les mots, pour exprimer avec justesse la complexité des sentiments humains. Ses personnages sont crédibles, multi-facettes, profonds, et cela sur presque tous les plans (humain, physique, mental). Et le fait que même les acteurs secondaires profitent d’un tel développement rend l’ensemble de son univers très vivant.

Comme un tisseur habile et patient, Daniel ABRAHAM élabore sa toile avec maîtrise et l’on sent au fil des pages l’exercice de l’excellence vers toujours plus d’excellence. La qualité de l’œuvre, si elle souffre des imperfections du premier roman — voire l’intrigue convolutée et quelque peu artificiel, diraient certains, du premier volume de la tétralogie —, est vraiment de très bonne facture, puisque les trois romans suivant viennent combler et même sublimer cet écueil.

Si l’on peut classer certainement The Long Price Quartet dans la branche Fantasy de la littérature, on réalise néanmoins tout de suite que le genre est pris à contre pied ou du moins que ses règles le sont. Ici l’action et la frénésie dans l’écriture ne sont pas primordiales, mais plutôt la portée des décisions prises par les intervenants à l’échelle des nations et de l’histoire, même les décisions plus triviales, du moins en apparence, même celles faites par des personnages d’a priori moindre importance.

Il explore une société inspirée du Japon féodal, en choc de culture avec une société ressemblant à l’Europe des Temps Modernes, triomphante dans ses technologies et conquérante.

Le choc sera en effet à la mesure des ambitions humaines, c’est dire : simplement terrible !

Si j’ai pu vous en donner envie avec ces quelques mots, alors n’attendez plus, courez vous procurer ces livres, je parie qu’une fois la lecture faite, vous ne serez pas déçus.

Note : 8,5/10



« Nous disons que les fleurs reviennent au printemps, pourtant c’est un mensonge. Il est vrai que le monde est renouvelé. Il est également vrai que ce renouveau vient à un prix, car même si la fleur croît d’une vieille branche, les fleurs du printemps sont elles-mêmes nouvelles au monde, ni avisées ou éprouvées.

« La fleur fanée l’an dernier est partie. Les pétales une fois tombées le sont pour toujours. Les fleurs ne reviennent pas au printemps, plutôt sont remplacées. C’est dans cette différence entre revenues et remplacées que se paie le prix du renouveau.

« Et comme il en est des fleurs du printemps, il en est de même pour nous »