Nombre de pages: 1008 pages
Editeur: Gollancz (1 Mar 2011)
ISBN-10: 0575081414
ISBN-13: 978-0575081413
“So yes. It had flaws, but what does that matter when it comes to matters of the heart? We love what we love. Reason does not enter into it. In many ways, unwise love is the truest love. Anyone can love a thing because. That’s as easy as putting a penny in your pocket. But to love something despite. To know the flaws and love them too. That is rare and pure and perfect.”
Wise Man’s Fear P.66[1]
“Not pointless.” I protested. “It’s the questions we can’t answer that teach us the most. They teach us how to think. If you give a man an answer, all he gains is a little fact. But give him a question and he’ll look for his own answers.”
Wise Man’s Fear P.628[2]
Suite du très prometteur et captivant The Name Of The Wind, The Wise Man’s Fear continue sur cette lancée en nous faisant découvrir Kovthe, l’homme derrière la légende. Le style de l’auteur est toujours aussi fluide que complexe.
L’intrigue est détaillée, la narration imagée, le tout jouissant de ce côté épique déjà présent dans le premier opus.
Pour raconter son histoire, Patrick ROTHFUSS a choisi de le faire par la bouche de son protagoniste, qui est un acteur, un musicien, un conteur et un magicien. Ce narrateur se reconnait comme quelqu’un de passionné, grandiloquent et qui n’hésite pas de mentir si cela peut donner une meilleure histoire que la réalité, même s’il insiste que les choses importantes seront toujours relatées avec exactitude. Nous sommes donc dans un cas de un narrateur peu ou non fiable (unreliable narrator), et cette entourloupe technique apporte un peu plus encore de suspens et de complexité au récit.
Le protagoniste donc, pour des raisons pratiques, va conter son histoire en trois jours, d’où la trilogie. Cette espèce de mise en abîme est très bien exploitée par l’auteur qui nous plonge littéralement dans son monde. Ceux qui ont aimé le premier jour, aimerons le second, d’autant plus qu’on découvre subtilement l’immensité de l’univers créé par l’auteur.
Le livre est dense et volumineux, et se savoure comme du bon vin. Si la Fantasy a été stigmatisée (et pas nécessairement à tort) d’être un genre où l’on met trop d’importance dans la construction d’un univers au détriment de l’intrigue et des personnages, on rencontre ici une structure tout à fait à l’opposé. Il est vrai que la plupart des personnes, après un voyage par exemple, vont rapporter leur impression par rapport à l’environnement bien entendu (beau, dangereux, désert, luxuriant, etc…), mais surtout par rapport aux personnes qu’ils auront rencontrés, il en est de même de Kovthe. Il décrit très bien sa relation par rapport à sa société au plutôt aux sociétés et différents personnages qu’il côtoie.
C’est d’ailleurs à ce niveau que j’émets mon seul bémol. Contrairement au premier livre, je trouve que l’auteur a été très chiche sur le background de l’histoire étant donnée la taille de l’ouvrage. Cela dit, j’attends donc vivement la suite pour connaître le fin mot de l’histoire.
Je recommande vivement cette œuvre, d’autant plus que les éditions Bragelonne, contrairement à ce qui semblait être devenu la règle lors de la traduction d’œuvre anglo-saxons en français, publie cette histoire en respectant la découpe originale.
Note : 8,5 / 10
[1] « Donc oui. Il avait des défauts, mais en quoi est-ce important lorsqu’il s’agit des affaires du cœur ? Nous aimons ce que nous aimons. La raison n’y est pour rien. À bien des égards, l’amour insensé est le plus vrai. N’importe qui peut aimer car. C’est aussi facile que de se remplir les poches. Mais aimer malgré. Connaître les défauts et les aimer de même, cela est rare, pur et parfait. »
[2] « Pas vain, protestai-je. Ce sont les questions auxquels nous ne savons répondre qui nous donnent le plus d’enseignement. Elles nous invitent à réfléchir. Si tu donnes une réponse à quelqu’un, tout ce qu’il reçoit est un simple fait. Donnes lui une question, et il cherchera ses propres réponses »