Je suis le verbe de l’idéal, le puits des connaissances mystiques. Je suis l’absolu qui ne se réfute, l’éclat brillant du génie humain. Je suis l’apocalypse, la révélation première des vérités enfouies mais pourtant nourricières.
Je suis l’eau qui abreuve les âmes…
Je suis le croyant et je suis l’athée. Je suis cette agonie du besoin de savoir, cette frénétique quête de certitude. Je suis la clarté qui se dissipe dans l’ombre.
Mes disciples sont légion, leur attitude fervente. Et c’est de cette vive ardeur que découle ma tragédie.
Je suis la victime des bons penseurs, maîtres chanteurs, savants émérites. Le pain béni des affligés, le tout de ceux qui n’ont rien.
J’apporte la paix du cœur… mais sous quelle intention ?
On me nomme judaïsme, islam, christianisme, capitalisme, bouddhisme, nihilisme, zoroastrisme. On me nomme science, expertise…
Je suis à la fois tout et rien de tout cela.
Gare à qui me rencontre uniquement vêtue de certitude hermétique, qu’il sache alors que je ne saurais mieux porter de nom autre que dérive…